Tunisie : Majda Roumi reçoit l'insigne de l'ordre du mérite culturel

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Majda Roumi l''artiste rossignol, messagère de l''amour, de la paix et de la fraternité, à la voix mielleuse recevra aujourd’hui au Palais Ennejma Ezzahra, lors d’une cérémonie officielle l’insigne de l’ordre du mérite culturel.

Biographie de Majda Al Roumi
Née en 1956 à Kfarshima au Liban, Majda El Roumi (ماجدة الرومي‎) est la fille de Halim El Roumi, musicien libanais et compositeur à succès. C''est donc bercée de musique que la jeune femme a grandi auprès de ses deux sœurs Maha et Mouna ainsi que son frère Awad. Ayant vécu dans un tel environnement, Majda Al Roumi s''est très tôt intéressée à la musique et devint rapidement fan des grands artistes de l''époque, tels queFairouz, Oum Kalsoum et Mohamed Abdelwahab. Naturellement talentueuse, sa magnifique voix charme plus d''une personne autour d''elle et plus particulièrement son cousin Raymond Safadi qui, fasciné par la voix de la jeune Majida, lui assure un succès immense si elle se décidait à poursuivre une carrière dans la musique.
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Son père, en revanche, évoluant lui même dans le domaine, s''oppose farouchement à ce que sa fille devienne chanteuse.
Malgré l''interdiction de son père de participer à l''émission de talent Studio El Fan, Magida, avec l''aide de son cousin, rejoint la compétition et finit en première position, décrochant la médaille d''or après avoir littéralement ébloui le jury avec son interprétation de Ya Toyour, Ana Albi Dalili, et Layali El Ouns Fi Vienna.
Après cette première victoire, Majida El Roumi en décroche une autre d''une toute autre nature; son père lui accorde sa bénédiction à condition qu''elle ne néglige pas ses études supérieures. Et c''est en 1975, malgré la guerre qui fait rage au Liban, que Majda obtient sa licence en Littérature Arabe de l''université Libanaise.
En Septembre 1977, Majda épouse Antoine Dfouni qui devient alors son manager. Leur union durera jusqu''à leur divorce en 2006 et il en résultera deux filles: Hala et Nour.
Majida El Roumi a toujours été une chanteuse engagée, chantant pour des causes patriotiques notamment pour la paix dans le Liban, son tout premier titre « 3am Ba7lamak Ya 7ilm Ya Libnan » (chanson écrite par le poète Said Akl et composée par Elias El Rahbani) en témoigne d’ailleurs. La chanson offre ainsi un aperçu de la voix d''opéra de la jeune femme.
Au fil des ans, Magida a chanté énormément de chansons condamnant la guerre aussi bien dans le Liban qu’en Palestine, prônant la paix, la renaissance, l’union de la nation, on notera au passage l’inoubliable Beirut, Set Eddounia du grand poète Nizar Qabani, Saqata Al Qina du grand maître Mahmoud Darwich, 9ana qui condamne les massacres israéliens, pour ne citer que celles là dans un répertoire bien rempli.
Mais Magida El Roumi n’est pas uniquement une chanteuse patriotique, elle est d’ailleurs beaucoup plus connue pour ses succès dans la chanson orientale. Sa carrière a réellement décollé en 1991 avec la célébrissime Kalimat du grand poète Nizar Qabani, qui reste jusqu’à ce jour son plus grand succès et son emblème dans le monde arabe entier. En 1994, Majda Roumi sort l’album « Ib7at 3anni » toujours dans le même registre musical que « Kalimat », cet album rencontra le même succès que le précédent notamment avec des chansons comme « Maa Al Jarida », « Koun Sadi9i » ou encore « Sa9ata Al 9ina3 ».
Au cours de sa carrière Majda El Roumi a sorti nombre d’albums dans le registre oriental, on en citera « Rassael », « O7ebbok wa ba3d », « Dawy ya amar »… et enregistré plusieurs chansons dans le même acabit.
Néanmoins, affectée par la maladie de sa sœur Maha atteinte d’un cancer et la mort de celle-ci, elle s’oriente durant quelques années à un autre registre et enregistre des albums de chant religieux « Cithare du ciel », « Erhamni ya Allah ».
Il faudra attendre l’année 2006 pour noter le retour d’une Majida toujours aussi innovante avec l’album « E3tazalt El Gharam » qui connut un succès fulgurant. L’album est une collaboration avec entre autres le chanteur/compositeur Marwan Khoury.
De 2007 à 2010 la talentueuse diva n’a pas sorti de nouvel album mais a enregistré un certain nombre de chansons, certaines d’ailleurs écrites par ses propres soins, d’autres par de grands poètes comme la chanson « Azanabi9 Albaida2 » de Mahmoud Darwich.
Au cours de sa carrière, Majda Al Roumi a régulièrement participé aux plus importants festivals du monde arabe comme celui de Jarash, Beiteddine, Carthage, Bosra, La maison égyptienne de l’opéra, Le Festival des musiques sacrées de Fès ou encore Mawazine. Elle s’est aussi produite dans les plus prestigieux Concert hall du monde entier : à Paris au « Palais des congrès » et à « L’Olympia », à New York au « Avery Fisher Hall » du Lincoln Center, « Carnegie Hall » et « Hunter College », au Michigan au « Fox Theatre », à Montréal à « La place des arts », à Londres au « Royal Albert Hall » …
Magida a participé à la cérémonie d’ouverture de la 15ème édition des jeux asiatiques de DOHA en 2006, avec la chanson « Light The Day » duo avec la star internationale de l’opéra José Carreras.
Elle a aussi inauguré « les jeux olympiques de la francophonie » en 2009 à Beirut auprès de Youssou N’Dour avec la chanson « Nous sommes les amis du monde ».
Majida Al Roumi s’est toujours distinguée par le choix de ses collaborateurs, elle a toujours chanté les paroles de grands poètes, collaboré avec de grands compositeurs à l’instar de ses prestigieux prédécesseurs Fairuz, Oum Kalsoum ou Abdelhalim Hafez, misant sur la qualité et non sur la quantité d’albums et de chansons. C’est pourquoi cette grande dame a su se constituer une image bien à elle et briller dans le ciel du « tarab » à côté des grands de la chanson arabe. Magida est aujourd’hui une idole et une icône dans l’ensemble du monde arabe, considérée par tous les mélomanes comme étant la dernière diva digne de ce nom. Magida a toujours refusé tous les titres qu’on a voulu lui donner disant que « Magida Al Roumi » suffit.
A cause de son talent, de son engagement, de ses actes patriotiques, Majida Roumi a été désignée en 2001 comme Ambassadrice d’honneur de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour la lutte contre la famine dans le monde arabe.




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