Cheikh El Afrit : le pionnier de la chanson

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Incontestablement le pionnier de la chanson tunisienne,avec une voix forte et profonde à faire pâlir d’envie de nombreux virtuoses de la chanson. Pour chanter, Cheikh El Afrit n’avait pas besoin de micro.

Qui est Cheikh El Afrit ?
De son vrai nom : Issim Israël Rozzio, Cheikh El Afrit est né en 1897 dans l’ancien quartier juif de Tunis El Hara, son père s’appelait Sallem Rozio.
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D’origine marocaine, il vient du village Mghira près d’Agadir.
La mère du Cheikh El Afrit, Story Khalfon, était d’origine libyenne.
Lorsque le père d’El Afrit regagne le maroc, sa mère reste à Tunis. Elle n’ a pas pu se rendre au Maroc, parce qu’elle avait à sa charge deux garçons Hamimou et Khamouss et une fillette manta, nés de deux précédents mariages, avant de connaître le père d’El Afrit.
Elle était pâtissière et elle travailla ensuite dans le tissage.
Dotée d’une belle voix, elle chantait souvent lors de rencontres familiales.
De retour à Tunis, son père voulut emmener son fils au Maroc. L’enfant, qui avait alors cinq ans, refusa, préférant rester avec sa mère qui était dans le besoin.

Une misère noire

El Afrit vécut dans la misère et ne fréquenta jamais l’école. Mais sa mère l’emmenait avec elle, dans les cérémonies familiales où elle chantait.
Grâce à elle, il apprend à chanter. Sa formation musicale se poursuit dans les chorales des synagogues dont celle du Rabbin Nomane à la rue des Palmiers à Tunis.
Pour venir en aide à sa mère, El Afrit vendait des gâteaux qu’elle lui préparait. Plus tard, il fut embauché dans un établissement de torréfaction.
En moulant le café, et pour chasser l’ennui qui le rongeait, El Afrit interprétait les chansons qu’il avait apprises de sa mère.
Ses camarades prenaient plaisir à l’écouter.
Un ancien chanteur juif tunisien, Youssef ou «Soussou» Lévy, qui connaissait par cœur douze noubas du malouf, ne tarda pas à le recommander.
Un autre ancien artiste, Ibrahim Tébessy, lui apprit sept noubas du malouf tunisien et de nombreuses chansons.
Dès lors, El Afrit pouvait se produire dans les concerts et galas publics et privés, où il connut beaucoup de succès, notamment grâce à son interprétation de trois chansons tunisiennes des années 30, aux paroles coquines : Hez hzemek tah tkhabel, Elli rajelha moghiar et Ach bik ghodhbana.

Mariage
El Afrit demanda en mariage une jolie jeune fille juive qui habite dans le quartier El Hara.
De leur union, ils eurent trois filles : Tita, Julie et Colette et cinq grarçons : Charlot, Lalou, Kibi, Didi et Chamoun. Ce dernier naquit après la mort d’El Afrit.
El Afrit habita dans plusieurs quartiers de la capitale : El Hara, Sidi Bou Hadid, Sidi Mardoum et Bab Carthagène.
Ses chansons se repandirent et il était de plus en plus sollicité à l’occasion des cérémonies de mariage et de circoncision où il s’était distingué en chantant Taâlilet el aroussa et Taâlilet el mtaher.

Avec Zaki Mourad

El Afrit fit la connaissance du grand chanteur juif égyptien Zaki Mourad (père de la grande vedette de la chanson Leïla Mourad) lorsque ce dernier s’était produit à Tunis.
Il donna ensuite des concerts publics en Algérie.
Il s’est rendu aussi à Paris pour enregistrer sur disques, pour la somme de 8.000 anciens francs français, vingt chansons tunisiennes, dont la plus connue était Kad ma amalet maâk rah khsara.
Le 2 juillet 1939, El Afrit mourut à l’âge de 42 ans.
Il fut enterré au cimitière du Borjel à Tunis.
Les immortels de la chanson tunisienne
Tahar MELLIGI



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