Impact des politiques monétaires de la Banque Centrale sur l'économie tunisienne : analyse de l'économiste Ridha Chkondali

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Dans une interview accordée à la radio Express FM le lundi 30 décembre 2024, l’économiste Ridha Chkondali a présenté une analyse détaillée des défis auxquels fait face l'économie tunisienne. Il a mis en lumière l’impact des politiques monétaires de la Banque Centrale, en particulier le maintien du taux directeur à 8%, ainsi que ses implications sur la croissance économique, dans le contexte des chiffres annoncés dans la loi de finances 2025.



Points clés de l’analyse de Chkondali



1. L’État, principal responsable de l’inflation monétaire

Ridha Chkondali a expliqué que la principale cause de l’inflation monétaire en Tunisie n’est pas d’origine monétaire, comme dans les pays développés, mais résulte plutôt d’un déficit d’offre dû à :
- des complications administratives,
- un climat des affaires défavorable à l’investissement.

Il a pointé du doigt les politiques publiques, notamment les taux d'intérêt élevés et une politique monétaire prudente, qui freinent l’investissement privé et contribuent à l’augmentation des taux d’inflation.

2. Le financement de l’État au détriment de l’investissement privé

Chkondali a critiqué le fait que la Banque Centrale ait accordé des prêts à l’État à hauteur de 14 milliards de dinars, soulignant que cette politique a restreint l’investissement et la consommation privés. Selon lui, cette orientation compromet l’objectif de croissance de 3,2% fixé pour 2025 et aggrave les taux d’inflation.

3. Les contradictions entre les politiques économiques

Il a également relevé des incohérences entre les politiques monétaires de la Banque Centrale et les politiques budgétaires du gouvernement. Par exemple :
- La Banque Centrale limite la consommation en augmentant les taux d’intérêt.
- Le gouvernement, en revanche, vise une augmentation des recettes fiscales en augmentant les impôts, notamment pour les classes moyennes.

4. Le rôle fondamental de la consommation privée

Chkondali a insisté sur le fait que la consommation privée représente le principal moteur de la croissance économique en Tunisie, constituant 77,3% du PIB, qui s’élève à 166,2 milliards de dinars en 2024. Il a souligné que les politiques actuelles freinent cet élément clé au lieu de le soutenir.

5. Les mesures insuffisantes de la loi de finances 2025

Il a critiqué les mesures de la loi de finances pour 2025, affirmant qu'elles sont insuffisantes pour atteindre les objectifs de croissance fixés. Il a également noté que le Fonds monétaire international prévoit une croissance de seulement 1,6%, loin des ambitions gouvernementales.


Chiffres clés de l’analyse

- Taux directeur : 8%.
- Montant des prêts accordés à l’État par la Banque Centrale : 14 milliards de dinars.
- PIB de 2024 : 166,2 milliards de dinars.
- Part de la consommation privée dans le PIB : 77,3%.
- Objectif de croissance du gouvernement pour 2025 : 3,2%.
- Prévisions de croissance du FMI pour 2025 : 1,6%.


Propositions de solutions

A. Renforcer la coordination entre les politiques économiques

Chkondali a appelé à un alignement entre les politiques monétaires et budgétaires, en révisant les lois relatives au financement pour qu'il soit orienté vers des projets productifs plutôt que des dépenses de consommation.

B. Améliorer le climat des affaires

Il a recommandé de simplifier les procédures administratives et de lutter contre la corruption, en particulier dans les ports comme celui de Radès, afin de favoriser l’investissement privé.

C. Soutenir les secteurs productifs

Il a mis l'accent sur l’importance de renforcer les secteurs stratégiques comme :
- le textile,
- les mines,
- le tourisme.

D. Encourager la consommation privée

Étant donné son rôle crucial dans la croissance économique, il a préconisé un assouplissement des politiques qui freinent la consommation, notamment une révision à la baisse des taux d’intérêt élevés.

Conclusion

Ridha Chkondali estime que les politiques monétaires et budgétaires actuelles souffrent de contradictions majeures, ce qui entrave la réalisation des objectifs économiques ambitieux du gouvernement. Il appelle à une réforme structurelle des politiques économiques, avec un accent sur l’investissement privé et une meilleure coordination entre les différentes institutions économiques.

Selon lui, la Tunisie doit agir rapidement et de manière audacieuse pour relever les défis économiques actuels et assurer une croissance durable à long terme.




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