Tunisie : manifestations à Sidi Bouzid
AA -
Tunis / Nacer Talel
Suite au tragique accident de la route survenu samedi, faisant 12 victimes, toutes des femmes exerçant dans l’agriculture.
Suite au tragique accident de la route survenu samedi, faisant 12 victimes, toutes des femmes exerçant dans l’agriculture.
Une grève générale a été observée dans la localité de Sabbela, gouvernorat de Sidi Bouzid (centre), lundi matin, en protestation contre la précarité et le sous-développement dont souffre la région.
Ce mouvement intervient à la suite d’un tragique accident de la route survenu samedi dans la localité de Sebbala faisant 12 victimes, toutes des femmes travaillant dans l’agriculture.
Anadolu s’est rendu dans cette localité et a suivi les protestations des familles des victimes. La route vers la localité de Sebbala a été barricadée par les familles des 12 femmes tuées dans l’accident. Ils ont mis le feu dans des pneus devant le siège de la municipalité.
Deux camions de militaires ont été déployés à l’entrée de l’administration pour faire face à d’éventuelles dégénérations des protestataires.
Armées de baguette de pain et scandant des slogans exprimant à la fois tristesse et colère, les familles des victimes disent être victimes collatérales de l’injustice régionale, mais aussi de négligence de tous les gouvernements qu’a connus la Tunisie depuis l’indépendance.
«Nos enfants sont morts dans des cartons, nos mamans dans des camions», «travail, liberté, dignité», étaient parmi les slogans que les centaines des protestataires ont scandés, lors de ce mouvement.
« Nous ne sommes pas Charlie Hebdo pour que le président de la République s’intéresse à nous et viens nous visiter après cette drame » s’est rebellée une jeune femme.
« Les politiciens ne viennent nous voir qu’aux moments des élections avec des fausses promesses, ils nous incitent à aller s’enregistrer et voter, mais nos mamans se sont tuées, on ne pouvaient pas identifier leurs cadavres de celles des poulets que le deuxième camion impliqué dans l’accident transportait »,a-t-elle ajouté, « des dizaines d’enfants et bébés sont devenus orphelins », a-t-elle encore déploré.
Par ailleurs, les manifestants ont levé des foulards traditionnels, souvent en rouge et vert, que la plupart des femmes de la région portaient.
Lamine Bouazizi, anthropologue et un des premiers activistes à manifester contre le régime de Ben Ali fin 2010, explique davantage sur la symbolique de ces foulards : « l’histoire nous a appris que chaque mouvement de protestation possède principalement 3 teneurs : des slogans, des revendications et une identité visuelle. Ce foulard s’est transformé en une identité visuelle de ce mouvement de désespoir, un symbole qui désigne la souffrance de ces femmes agricultrices mortes sur la route ».
A Sidi Bouzid, une tente symbolique a été installée par des activistes de la région à côté du portrait de Mohamed Bouazizi pour accueillir les condoléances.
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