La Marsa : Non à l’exclusion et à l’élitisme
Farouk Ben Ammar
Vice-président AMEDEC
Association Mégara pour le Développement et la Citoyenneté
Vice-président AMEDEC
Association Mégara pour le Développement et la Citoyenneté
Mû par le sentiment que je ne peux me soustraire à une prise de responsabilité envers la ville ou’ je vis, Il est un phénomène sur lequel je manifeste un désir particulier de m’exprimer : l’exclusion sociale et le castage des citoyens.
Quatre longues années se sont écoulées depuis la « Révolution » utilisant la quête des libertés comme prétexte, comme le disait si Napoléon Bonaparte, et les citoyens attendent encore une justice sociale et une distribution équitable des richesses du pays.
Que nenni ! L’espoir d’une existence plus décente et d’un accroissement perpétuel du niveau de vie fond comme neige au soleil, et notre société n’est pas encore arrivée au stade de s’inscrire dans la citoyenneté.
LA MARSA : « CASTAGE » DE LA POPULATION ET EXCLUSION !
À la Marsa, on compte plusieurs cités et quartiers populaires, dont je citerais :
1. B’har Lazrag.
2. Bouselsla.
3. Ettabek.
4. Djebel El Khaoui…
Depuis la révolution, les habitants de ces cités regardent avec impuissance, les projets de développement affluer vers la partie Est de la ville et les cités huppées.
La municipalité, a dépensé des centaines de Milliers TND dans des projets spéculatifs sans aucune valeur ajoutée. Les plus controversés sont :
1. Destruction du vieux pont historique de Marsa-plage, et son remplacement par une structure prosaïque. Un projet au cout faramineux et contre lequel une bonne partie de la société civile s’était opposée.
2. Remplacement du pavé des trottoirs de Marsa-plage, alors que l’ancien pavé pouvait tenir encore 20 ans. On avance un cout entre 500 – 600 Milles TND au bas mot. L’ancien pavé, encore neuf, a disparu comme par enchantement.
Sans citer d’autres projets ubuesques, proposés par quelques personnes se réclamant de la société civile.
À titre d’exemple, on propose d’illuminer par des réverbères, une allée très peu fréquentée menant vers la plage, prés d’un hôtel, d’un cout de 700 000 TND, alors que la requête d’un quartier à Bouselsla, pour l’installation d’un seul réverbère, demeure à ce jour lettre morte.
Des quartiers et des rues, plongés dans l’obscurité absolue, devenus le lieu de prédilection de soulards et de délinquants, ou’ les passantes de tous âges sont harcelées et parfois attaquées.
Hélas, les autorités locales ne semblent pas avoir pris la mesure du mécontentement qui fait rage.
B’HAR LAZRAG : QUAND ON CHERCHE SON COURRIER CHEZ L’ÉPICIER !
À B’har Lazrag, un vieil homme a été renversé et tué par une voiture qui a pris la fuite, les habitants blâment l’absence totale d’éclairage public. Malgré leurs nombreuses doléances auprès des services municipaux. Des citoyens qui n’ont pas droit de cité.
Dans cette cité populaire ou’ vivent plus de 15 000 âmes, avec 4 000 habitations, les rues n’ont pas ni noms ni numéros.
Les maisons ne sont pas numérotées, la chaussée piétonne non pavée et n’est qu’un prolongement de la route.
Savez-vous, que les braves habitants de cette cité, cherchent leur courrier auprès de l’épicier du coin : Factures, Bulletins Scolaires…etc. ?
Les ménagères passent récupérer leurs courriers, lors de leurs passages chez l’épicier lorsqu’elles font des courses pour nourrir leurs maisonnées.
Mais grande fut ma stupéfaction et ma déception, quand j’ai lu les réactions de certains citoyens « Marsois » quand j’ai évoqué cette intenable situation dans les réseaux sociaux !
Certains disent que ces zones ne sont pas touristiques, donc pourquoi y investir ?
D’autres lancent, sans vergogne, que les habitants de ces cités ne sont pas « Marsois » et que leurs constructions sont, après tout, anarchiques !
Archi-faux, puisque toutes les habitations sont nanties d’eau et d’électricité, avec des compteurs, et ceci n’est faisable qu’avec une autorisation de bâtir.
À juste titre, certains affairistes et nervis ont su profiter de l’absence totale des autorités municipales, pour bâtir des immeubles sans permis de construction leur permettant de renouer avec des bénéfices plantureux !
IL EST OUTRAGEANT DE FAIRE DE TELS AMALGAMES. LA FORCE DES PRÉJUGÉS NE DOIT PAS L’EMPORTER SUR LA FORCE DES FAITS.
Quant à la municipalité, celle-ci continue de traiter comme quantité négligeable les résidents de ces quartiers.
CONCLUSIONS
Tel est le miroir sans tain qui donne à peine un aperçu de tout ce qui se passe à la Marsa.
Ce que je constate avec affliction c’est que la loi de l’exclusion est de retour, qui classe les Marsois en castes.
Une séditieuse forme d’élitisme s’est installé, encouragé par des intellectuels qui sentent le bas-bleu, tous un peu tirés du même moule.
Ces élitistes, une petite minorité qui veut mettre à mal nos valeurs républicaines les plus sacrées, n’ont pas de place ni à la Marsa ni ailleurs.
Et d’ajouter, personne ne doit jouer les citoyens lambda pour se tresser des lauriers avec l’œil rivé sur les élections municipales.
La transition citoyenne est dans l’air du temps, il faut la faire avant que le paquebot n’atteigne l’iceberg.
Une participation citoyenne dans une société égalitaire est la seule voie pour une paix sociale pérenne.
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