Joaillier à "El Berka", le souk de l'or le plus ancien en Tunisie, Hédi Hnidi, a considéré qu'«il n'y a pas une grande différence de prix d'une bijouterie à une autre.
Il est fixé essentiellement, sur la base du poids et du carat de la pièce en or ». Il a ajouté qu'une simple bague de fiançailles, coûte environ 150 dinars (9 carats) et 530 dinars (18 carats).
Une parure (collier, bracelet et boucles d'oreilles) de 18 carats, sans bague, coûte près de 1500 dinars. Avec la bague, son prix peut atteindre 1700 dinars.
Une parure plus massive, peut coûter 6 000 dinars et atteindre même 30 mille dinars, si elle est sertie de pierres précieuses.

La fraude pratiquée par des intrus dans le secteur

Ahmed Hamdi, bijoutier estime que la fraude "est un phénomène rare et n'est pratiqué que par des intrus dans le secteur, d'autant que les commerçants de souk El Berka sont soumis à un contrôle inopiné de la part des services de « Dar Ettabaa ».

Le président de la chambre nationale des bijoutiers Hafedh Ben Mansour a avancé qu'aucun commerçant ne peut falsifier l'or, dans la mesure où la loi régissant le secteur interdit toute exploitation de cette matière brute par le bijoutier.

Son activité se limite uniquement, à la vente de la pièce en or finie, a-t-il expliqué. Selon lui, les principaux cas de fraude ont été commis par les fabricants de bijoux.

IL a proposé, comme solution, de renoncer au poinçon de « Dar Ettabaa » et de le remplacer par une machine à laser pour le poinçonnage, tout en fournissant un certificat de garantie au client.

De son côté, M. Naceur Dridi, président de la Chambre nationale des fabricants de bijoux, a affirmé que 50% des bijoux portant le poinçon de l'Etat (une étoile, un croissant et deux palmes) ont été falsifiés par de faux poinçons qui sont achetés à cent euros l'unité.

Il a tenu à préciser dans ce cadre, que la tricherie concerne le carat et le poinçon de l'Etat.

La hausse du prix de l'or, liée au cours sur le marché international

M.Ben Mansour, a imputé "la hausse des prix de l'or en Tunisie à la flambée des cours sur le marché international, estimant que le prix de vente de l'or en Tunisie (entre 75 et 80 dinars, le gramme) est l'un des plus bas dans le monde".

« L'absence d'une bourse de l'or en Tunisie et la monopolisation de la distribution de l'or brut par la BCT, constituent des facteurs qui entravent le développement du secteur et la baisse du prix de l'or », a-t-il dit.

Le souk d'El Berka qui est considéré comme une bourse de l'or de la capitale, compte plus de 100 bijouteries, qui sont généralement transmises de père en fils.

Il est visité aussi bien, par des futurs mariés, des clients à la recherche d'un cadeau de valeur… que des touristes désireux acquérir un cadeau original.

Le secteur de la bijouterie compte 10 grands ateliers, 50 moyens ainsi que des petites bijouteries employant un petit nombre d'artisans.

Les industriels du secteur vendent leurs produits aux commerçants dont le nombre est estimé à 1865, selon les statistiques de la chambre nationale des bijoutiers.

Ces derniers (les commerçants) ne peuvent pas fabriquer l'or et ne sont habilités qu'à l'achat et la vente de ce métal précieux.

Ils commercialisent leurs articles après les avoir estampillés par le poinçon de l'Etat plus connu sous le nom « Dar Ettabaaa ».

Le poinçon de l'Etat est réservé aux services relevant du ministère des Finances, garantissant la qualité du bijou.

Le numéro du carat doit figurer nécessairement sur la pièce poinçonnée.

Il y a lieu de signaler que chaque fabriquant de bijoux dispose d'un poinçon de maître, mentionnant les premières lettres du nom et prénom de l'artisan ainsi que le carat de la pièce en or : 9 carats (375) et 18 carats (750). 1500 disposent d'un poinçon de maître en Tunisie.