Cuba: Les années Castro...

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Je me suis endormi en Europe et réveillé en Amérique, à Santiago de Cuba, après neuf heures de vol au départ de Madrid.

Fondée en 1515, Santiago de Cuba fut entre 1522 et 1553 la seconde capitale de Cuba, des vagues de successions de colonisateurs espagnols, esclaves africains, immigrants français et natifs d’autres colonies des antilles, modelèrent l’idiosyncrasie unique de cette portion sud orientale du territoire cubain.

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Cette ville est riche par les races et les cultures qui se mêlent, une ville accueillante, musicale et authentiquement caribéenne.
Malgré les signes de pauvreté de cette ville, la région touristique de Santigo de cuba dispose de l’infrastructure nécessaire pour une économie touristique prospère, stratégie de Fidel Castro face à un blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba par les Etats-Unis d''Amérique et qui dure depuis plus de 40 ans.



Un séjour d’une semaine à El Mélia de Santiago Fut un séjour de rêve, à l’intérieur de cet hôtel de luxe pas de signe de crise économique, c’est un monde à part, dans un pays où 1.7 millions de cubains touchent un salaire minimum de 4 $ par mois. A partir du 1er mai Fidel Castro a décidé d’augmenter le salaire minimum pour atteindre les 9$.
Sous un soleil tropical brûlant, je sirotais à l''ombre d''un pare-soleil un pina colada en plongeant mon regard vers la mer qui se confond à l’horizon avec un ciel bleu caraïbe.

Les vagues chuchotaient avant de venir s’écraser sur la plage, sur un fond de murmures de touristes fortunés, venus d’Amérique latine et d’Europe, au loin un air de musique salsa, une ambiance sereine et paradisiaque qui ne fut troublée que par ma pensée aux centaines de détenus innocents à quelques dizaines de kilomètres…. à Guantanomo bay…




Après une heure de vol, on arrive à la Havane tard dans la nuit. La capitale de 2.2 millions d’habitants, m’a surpris à première vue par son obscurité quasi totale, mon guide m’informe que l’électricité est rationnée conséquence du blocus américain , une restructuration du réseau électrique est en cours et le gouvernement cubain encourage ses citoyens à utiliser les lampes économiques dites fluocompactes, en se montrant discret mon guide Fernando m’informe que la zone touristique est épargnée ainsi que les quartiers huppés…



Le lendemain, dés le matin je prends un taxi de l’hôtel Melia de Habana. Durant le trajet vers le centre ville de la Havane, je constate les dégâts d’un blocus économique de plus de quarante ans, La Havane est une ville fantômesque où le temps s’est arrêté en l’an 1958, des vieilles constructions coloniales non entretenues, de nouvelles constructions non achevées, des immeubles en état d''effondrement, des chaussées défoncées, des flaques d’eau croupie et des bennes à ordures débordantes. Presque pas de circulation automobile, excepté des voitures exhalant une fumée noire et puante, à l’approche du port de la ville, les rues sont plus animées, des fils d’attente disciplinées indiquent les arrêts de bus appelés camellos, se sont de gros autobus bossus tirés par des tracteurs de camion semi-remorque, les vélos restent le moyen de transport privilégié, quelques vieilles voitures américaines miraculeusement maintenues en état de marche depuis plus de 50 ans, une majorité de Lada et aussi des voitures japonaises neuves et même françaises importées à Cuba par des résidents étrangers.



La Habana a vieja, vieille ville coloniale aux abords du port, lieu de passage obligé des touristes,dans les grandes artères, les belles et riches demeures de la période coloniale ont été agréablement restaurées, alors que dans les ruelles , vit une population très modeste, dans des immeubles délabrés.

Pas loin de la Plaza Armas, La Bodeguita Del Medio où Hemingway venait siroter ses mojitos est la Mecque des touristes….

Quelques magasins à étagères presque vides exhibent fruits, légumes et volailles, indispensables pour compléter la ration mensuelle "Libretta" un livret de rationnement toujours en vigueur. Les prix restent toujours élevés, avec un pouvoir d’achat presque nul.

Raoul un ingénieur en chômage m’explique que ce libretta comprend des produits alimentaires dont sept œufs par mois et par personne ainsi que d’autres produits d’usage courant comme la lessive et le savon.

A Cuba deux monnaies sont en circulation le pesos classique ou local et le pesos convertible utilisé par les touristes et remplaçant l’usage de la monnaie américaine introduite à Cuba en 1993 après 30 ans d’interdiction et de nouveau interdite en novembre dernier.



Septième exportateur de nickel et 12ème exportateur de cannes à sucre. Cuba sous blocus américain manque de devises nécessaires aux importations vitales. Les remesas, argent envoyé par les émigrés à leurs familles (environ 1 milliard de dollars), représentaient la deuxième ressource en devises de Cuba jusqu''à ce que l’Etat Américain a décidé de limiter ces transferts de fonds.
Le tourisme (Lancé en 1990) représente 42 % des recettes en devises de Cuba (contre 4 % en 1990) et il emploie 10 % de la population active, soit 300 000 personnes. Plus de 2 millions de touristes ont visité Cuba en 2004. Les experts prévoient 5 millions de touristes en 2010.



Raoul équipé d’un téléphone portable, est parmi les rares cubains qui peuvent jouir de ce service "de luxe", principalement destiné aux étrangers et aux hauts fonctionnaire de l’état, la téléphonie mobile reste chère à Cuba (120$ pour s’abonner) dans un pays où le revenu moyen est aux alentours des 15$.

Raouel m’explique que faire le guide dans les rues da La Havane est beaucoup plus intéressant que travailler comme ingénieur ou médecin pour un salaire de misère de 25$ et une libretta ne suffisant pas une dizaine de jours !
Mon guide me présente à Alfonso spécialiste de la vente des cigares, il me demande de les suivre discrètement pour m’approvisionner en cigares. La boite de 25 cigares de haute qualité m’a coûté 30$, dix fois moins cher que son prix en europe.

De rares centres de communication téléphoniques et Internet restent inabordables même pour les étrangers, une minute de communication pour l’Europe coûte 5 Pesos convertible (presque 5€). Même tarif pour une heure de navigation sur Internet. L’ADSL n’est pas au menu même dans le business center d’un hôtel de 5 étoiles de luxe. Mr Ricardo Alarcon De Questa Président de l’Assemblée nationale du pouvoir populaire de la République de Cuba, lors de son allocution à la première phase du SMSI a déclaré que les états Unis d’Amérique doit cesser l’agression contre l’espace radioélectrique cubain, qui est une violation flagrante et ouverte des normes et procédures de l’union internationale des télécommunications.



Pour un touriste Cuba reste un pays chère, le touriste utilise une monnaie différente de celle utilisée par les cubains, utilise des moyens de transport et des restaurants non accessibles aux cubains : Un trajet de 20 minutes en taxi revient à 8 pesos (presque 8 €), un café express coûte 2.2 €, il est très rare sinon impossible de voir des cubains jouir des mêmes services aux même endroits que les étrangers à part les boites de nuits ouvertes seulement les week-ends au quartier chic surnommé Miami. Ces night clubs sont l’endroit idéal des jeunes cubaines en quête de riches touristes ; Pourtant la loi cubaine interdit aux citoyens d’avoir des relations intimes avec des étrangers hors du cadre du mariage. Les cubains sont interdits de fréquenter les hôtels, à moins qu’ils ont une raison valable justifiée par une autorisation du ministère de l’intérieur.

A Vardero ville balnéaire à 140 Km de Cuba on sent le beau côté de Cuba, comme à Santiago de Cuba, au sud Est. Paysages enchanteurs, des cubains souriants, des voitures anciennes qui brillent comme au premier jour, un beau film rétro….


Les habitants de Cuba, malgré la pauvreté et les efforts pour survivre demeurent adorables, convenablement et modestement habillés on ne sent pas leur pauvreté. Convivialité, hospitalité et fierté sont de mise à Cuba...

MSM
Photo: babnet
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Comments


1 de 1 commentaires pour l'article 2561

Amorite  (email)  |Samedi 2 Mai 2009 à 13:35           
Svp arrêter d'appeler les places de rassemblement à la mecque.comme même c'est ignoble de faire le rapprochement entre le plus grand lieu saint à un bistro ou un coin pour touristes./.


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