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Donc, pas de liquidité dans le banques, se traduirait par : Pas de Crédits, donc Pas d’Investissements, donc Pas de Créations d’Emplois, donc Moins de Dépôts. C’est la faillite du système bancaire : Un Dangereux Cercle Vicieux.


STRATÉGIE ADOPTÉE PAR LA BCT

Remplacement des Billets

La BCT, a décidé, dans un communiqué du 8 Novembre 2012, de retirer de la circulation, les billets de 30 dinars (1997), et de remplacer ceux de 20 dinars (1992) et de 50 dinars (2008).

Parait-il, ces billets qui affichent les symboles du régime déchu, gêneraient un pays qui vient juste de faire sa révolution.

Ces trois (3) types de billets cesseront donc d’avoir cours légal le 1er Janvier 2013, mais resteront échangeables auprès de la BCT, jusqu’au 31 décembre 2017 : Un moratoire de cinq (5) ans.

Au fait, la BCT persuadée qu’il y a des centaines de milliers de citoyens qui cachent leur pécule chez eux, espérerait, par ce faire, faire ressortir ces « Butins » et conséquemment garder les liquidités dans les banques.

En effet, le gouvernement a avoué, en aparté, que cette opération pourrait booster la circulation des fluidités de monnaie, en réinjectant dans le réseau les billets qui auraient été stockés par leurs propriétaires, dans des bas de laine !

Certains plus fortunés thésaurisent leurs cash dans de l’or et dans l’immobilier.

Contradiction

On dit que les billets de 50 TND et de 20 TND seront remplacés car ils portent le signe du 7 Novembre, et le billet de 30 TND n’est pas « utile », mais que dire des billets de 10 TND et de 5 TND arborant l’inscription « 7 Novembre » et qui ne sont pas concernés par le Remplacement ?


C’est que ce sont des petits billets, on table plutôt pour les gros que le citoyen est plus enclin à « stocker » chez lui.

Et puis pourquoi les DAB/GAB continuent-ils de délivrer ces fameux billets de 20 TND avec le « 7 Novembre », puisque le communiqué de la BCT l’a formellement interdit, si ce n’est que pour dissuader, encore, le citoyen de tirer des billets de la banque ou, s’il le fait, de s’en débarrasser rapidement avant le 31 Décembre 2012 !

Ce qui a poussé plusieurs personnes à utiliser leurs chéquiers, et par conséquent retirer moins de cash.

Étrange revirement, plusieurs commerçants exigent maintenant d’être payés par chèque, pour éviter d’accumuler des billets qui n’auront plus valeur légale après le 31 décembre 2012.

Par ailleurs, jamais la vente des coffres-forts n’a été aussi forte qu’en 2011-2012.

Destruction de la Monnaie Nationale

Les Investissements Directs des Etrangers (IDE) et les Virements des tunisiens résidents à l'étranger ont connu une baisse. Les recettes touristiques ont diminué aussi. Ce qui n’arrange pas les choses.

Quand la BCT, accumule des liquidités, celle-ci procède à ce qu’on appelle dans le jargon bancaire « LA DESTRUCTION DE LA MONNAIE NATIONALE » pour acheter des devises et réduire le déficit commercial qui est négatif pour plusieurs pays.

Pour baisser la valeur de sa propre monnaie, un gouvernement peut vendre sa propre monnaie et acheter des titres publics étrangers, ce qui augmente ses Réserves de Change.

Le Maroc, pour réduire son déficit de la Balance Commerciale, a été obligé de détruire une partie de sa monnaie pour acheter des devises étrangères.

La BCT est-elle entrain d’appliquer cette technique ?

Réduction du Taux de Réserve

Face au manque de liquidité, à la décélération des crédits et des avoirs extérieurs, la BCT procéda à la baisse du taux de la réserve obligatoire monétaire.

Le 30 mars 2011, la BCT, a décidé de la réduction du taux de la réserve obligatoire des banques à 5 %.

Derechef, le 20 Décembre 2012, ce Taux est réduit à seulement 2%.

Cette sage décision de la BCT va mettre à la disposition du système bancaire quelque milliards de TND de plus à un moment où ses besoins en liquidités vont croissant, tout en réduisant l’accès aux crédits ménagers destinés à la consommation et qui ne sont pas injectés dans les investissements créateurs d’emplois !

Promouvoir l’Épargne

Les comptes d’épargne rémunérés à hauteur d’un modique 2%, n’attirent pas le citoyen.

A cet effet, le 21 décembre 2012, le gouverneur de la BCT a annoncé qu’il envisage d'augmenter le taux d'intérêt sur l'épargne : «… l'objectif étant d'encourager les Tunisiens à l'épargne qui ne dépasse pas, actuellement, 16% du PIB... » assène-t-il.

Les banques ont alors lancé une campagne de grande envergure pour encourager et promouvoir l’Épargne.


FRAUDE A LA CARTE BANCAIRE : SORNETTE OU REALITÉ

Le « SKIMMING », littéralement « Écumage » en français, est une manipulation frauduleuse mettant en œuvre la pointe de la technologie, et désigne l’ensemble des techniques informatiques qui permettent de récupérer les données d’une carte bancaire.

Cas de la France

En Décembre 2012, un réseau de fraudes à la « Carte Bleue » a été démantelé à Paris. Dix-neuf (19) personnes ont été arrêtées.

Le préjudice financier a été estimé à trois (3) millions d’Euros, des miettes. Tandis que le montant des tentatives de fraudes a été évalué à plus de 14 millions d’Euros.

Cas du Canada

C’est arrivé en 2009 avec les Cartes « OPUS » ou des comptes ont été débités à l'insu de leurs titulaires.

Des centaines d'utilisateurs de cette carte, après avoir tenté en vain d'acheter un titre de transport dans les distributeurs de la Société de transport de Montréal (STM), ont vu leurs comptes bancaires débités de montants allant jusqu'à 200 $ CA.

Mais là c’est une autre histoire : Il s’agissait effectivement d’un problème purement technique. La STM a attribué ce bug informatique à une panne du réseau bancaire Interac, qui a débité les comptes d'un certain nombre de clients sans que leurs titres de transport soient crédités sur leur carte.

Cas de La Tunisie

Ce n’est pas le premier incident en Tunisie. En 2008 la brigade criminelle a pu appréhender une cinquantaine (50) de jeunes munis de vraies fausses cartes bancaires.

Heureusement, les retraits n’ont pas été débités sur les comptes des citoyens : les cerveaux étaient des étrangers dont des français et un sri-lankais !

Mais en Tunisie, je ne crois guère que des personnes maitrisent ces technologies de pointe dans la fraude monétique.

Récemment, suite aux comptes débités à l’insu de quelques citoyens, fait divers abracadabrant et amplifié par la presse locale, pris de panique les tunisiens ont préféré ne plus faire de retraits avec leurs cartes, et utilisent le cash qu’ils ont à la maison, réduisant considérablement les retraits :

…une autre manière de pousser les gens à ne plus tirer d’argent…

Certains citoyens ont réellement vu leurs comptes soulagés de quelques centaines de TND, mais il ne faut pas crier au loup !

Un ami me dit à ce propos « …moi je n’y crois pas, ou du moins j’y croirais qu’on on aura arrêté des coupables… »

Mais qui connait votre code secret bancaire à part votre propre banque et la BCT, et éventuellement votre conjoint(e) ? Y-a-t-il là matière à réflexion ?

Ces doutes sont d’autant confortés par le silence des banques de la place.

Même la Société Monétique de Tunisie (SMT) rechigne à donner des explications et adopte la langue de bois. Le flou qui entoure cette affaire permet toutes les supputations.

UNE ATTITUDE QUI NE FAIT QUE RENFORCER LES SOUPÇONS !

Bref, une plainte a été déjà déposée auprès du procureur de la république qui a diligenté une enquête.

ÉPILOGUE

Selon les données, jusqu’au mois de Septembre 2012, de l’Association Professionnelle Tunisienne des Banques et des Etablissements Financiers (APTBEF), on peut dresser le tableau suivant :


Ainsi, avec l’hypothèse que 80% des transactions sont des retraits, toutes choses égales par ailleurs, les tunisiens retireraient le montant faramineux de 12.160 MILLIARDS DE MILLIMES PAR JOUR !

Des liquidités en moins pour les banques !