La tradition de la caricature en Tunisie face à l'épreuve du temps

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La transformation des médias à l''ère de l''information menace l''existence de la caricature et la possibilité pour de nombreux jeunes d''entrer dans cette profession. Un récent symposium s''est penché sur les raisons à l''origine du déclin de la caricature dans les médias tunisiens et sur les moyens de renforcer l''intérêt des jeunes pour cet art.

L''art de la caricature suscite un grand intérêt dans le monde, mais en Tunisie, il n''existe aucun statut social pour les caricaturistes, bien que la caricature représente une partie importante des informations, qui dépend des critiques et des opinions de la presse , déclare Saida Hammami, président de la commission de la jeunesse du Syndicat des journalistes tunisiens, qui a organisé ce forum du 23 novembre.





Chez les jeunes, une minorité est intéressée par cet art, et il n''existe aucun cadre permettant de transmettre le message des caricaturistes. Par ce forum, nous voulions donc attirer l''attention des parties concernées à ménager ce type de presse , ajoute-t-il.

Ce forum a également examiné les moyens de convaincre les décideurs, à la fois dans les médias et au gouvernement, de l''importance de la caricature dans le débat politique.

Bien que les journaux tunisiens connaissent cet art depuis 1903, le nombre actuel de caricaturistes en Tunisie se limite à cinq professionnels, selon les participants.

De nombreux jeunes souhaitent travailler dans ce domaine, mais ils sont empêchés de le faire par la réalité des organismes de presse. C''est une profession difficile, parce que vous êtes face à la réalité politique, économique et sociale , explique le caricaturiste Chedli Bekamsa.

Outre Bekamsa, plusieurs caricaturistes tunisiens de renom ont participé à ce forum, notamment Lotfi Sassi, Hatem Belhaj et Rachid Berahmouni. Ils ont parlé de leur expérience dans le domaine de la caricature et des obstacles rencontrés par ce type de média.

Nous connaissons actuellement une raréfaction des caricatures et ne voyons plus de nouveaux noms faire leur apparition dans ce domaine ; au contraire, le nombre des artistes s''est réduit , constate Belhaj. Il y a à cela plusieurs raisons, notamment la nouvelle ère de l''image sur le net et les chaînes satellitaires, l''évolution des dessins dans les journaux vers le thé traditionnel, et l''absence de talents. Et les gens n''acceptent plus la critique et l''humour.

Sassi affirme pour sa part à Magharebia que cet art joue encore un rôle important, déclarant que tant les médias seront là, la caricature y sera aussi. Il est vrai que l''on constate une baisse dans les journaux, mais sur lnternet et sur les sites de réseaux sociaux, nous assistons à un retour en force de la caricature.

Jamel Karmaoui, président du syndicat des journalistes tunisiens, se demande pourquoi les jeunes n''affichent que peu d''intérêt pour la politique et les questions sociales, affirmant dans son intervention que la caricature peut faire du mal, c''est pourquoi elle est difficile à accepter dans les pays arabes .

Nous n''avons pas encore totalement accepté cette culture, estimant que la politique est une chose sérieuse qui n''accepte pas l''humour , explique-t-il.

Ce forum a parlé des nouvelles formes de la caricature, comme les sitcoms télévisuels et l''art des marionnettes , et évoqué les problèmes de l''utilisation de la langue dans les caricatures.

Pour démontrer certaines des pressions politiques sur les artistes, Sassi explique : Lorsque vous écrivez en français, vous pouvez par exemple utiliser le mot préservatif sans soulever de quelconques problèmes, mais si vous l''utilisez en arabe, vous pouvez vous attirer beaucoup d''ennuis.
Mona Yahia (Magharebia)


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