L’ex-président de la commission nationale de la réconciliation pénale à la tête du ministère des finances :va-t-elle relancer le mécanisme de conciliation pénale ?
Amine BEN GAMRA (*)
Récupérer les richesses indûment acquises et les réinjecter dans la vie du pays – et accessoirement dans les caisses de l’État –, c’est tout l’objet du dispositif de « conciliation pénale » que le président Kaïs Saïed évoque depuis 2012 et dont il avait fait, avec la justice sociale, un élément majeur de campagne électorale.
Récupérer les richesses indûment acquises et les réinjecter dans la vie du pays – et accessoirement dans les caisses de l’État –, c’est tout l’objet du dispositif de « conciliation pénale » que le président Kaïs Saïed évoque depuis 2012 et dont il avait fait, avec la justice sociale, un élément majeur de campagne électorale.
Mais, le dispositif patine et le président ne cache ni sa déception ni son dépit face à l’échec de la commission chargée de le mettre en œuvre.
De l’argent jeté (du contribuable) par la fenêtre, en somme. Ce qui, on l’imagine, a eu de très lourdes conséquences sur les finances publiques, déjà très mal en point, et sur l’investissement, lui aussi à la traîne.
Pire, depuis la chute de Ben Ali, le 14 janvier 2011, le gouvernement tunisien a échoué à récupérer les avoirs spoliés par la famille de l’ancien président et déposés à l’étranger. Or, si seulement une partie de ces avoirs déposés à l’étranger par les membres de cette famille était rapatriée, cela aurait donné un coup de fouet à la croissance économique de la Tunisie.
Aujourd’hui une magistrate de l’ordre judiciaire, occupait le poste de présidente de la commission nationale de la réconciliation pénale a été récemment nommée à la tête du ministère des finances.
La nouvelle ministre des finances doit s’atteler sans plus tarder à faire avancer les dossiers des biens et avoirs confisqués, sans pour autant alimenter un climat de suspicion qui contribue à diaboliser les « riches ». En effet, il ne faut pas agacer les chefs d'entreprise qui songent, dans l'immédiat, à ralentir leurs activités et envisagent de quitter le pays.
Notre pays est confronté à de graves difficultés financières et à une faible croissance économique depuis plusieurs années. Dans ce contexte inconfortable, la réconciliation pénale fait son chemin et ambitionne de sauver le pays dans cette situation économique.
Actuellement on est en pleine course contre la montre pour restituer l’argent spolié et les réinjecter dans les caisses de l’État. En même temps, il est crucial de créer de la richesse, de fournir les outils nécessaires à l'écosystème et de rendre réelle l'égalité des chances.
* Expert Comptable
Commissaire Aux Comptes
Membre de l'Ordre des Experts Comptable de Tunisie
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