La fermeture du palais Ben Ali à Sidi Bou Said : 14 ans d'aberrations et d'inertie

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Leith Lakhoua

Cela fait maintenant plus de 14 ans que le somptueux palais du président déchu Zine El Abidine Ben Ali à Sidi Bou Said reste fermé, suscitant à la fois interrogations et frustrations parmi les citoyens et les experts. Ce lieu, à la fois imposant par son architecture et stratégique par son emplacement, demeure un symbole de l’inaction des autorités face à une situation qui, pourtant, pourrait être une opportunité pour le pays.





La première aberration réside dans la simple existence de ce palais fermé depuis plus d'une décennie. Comment un bien aussi important, non seulement par sa taille mais aussi par sa valeur symbolique et historique, peut-il rester sans affectation pendant aussi longtemps? L’État aurait eu plusieurs options pour redonner vie à ce lieu. Pourquoi ne pas l’avoir transformé en musée, mettant en valeur l’histoire contemporaine du pays et ses défis post-révolution ? Ou bien, il aurait pu devenir un centre culturel d’envergure, un lieu d’échange et de création pour les jeunes talents tunisiens. Autre option, plus pragmatique : vendre le palais et en tirer un bénéfice financier conséquent. À défaut, pourquoi ne pas en faire une bibliothèque nationale ou un lieu de rassemblement intellectuel ? Toutes ces solutions seraient non seulement bénéfiques pour la société, mais elles contribueraient également à enrichir l’offre culturelle et touristique du pays. Mais rien de tout cela n’a été entrepris. Le palais reste figé dans le temps, à l’abandon, symbolisant une grande occasion manquée pour le pays.

La deuxième aberration se trouve à quelques pas de ce palais : la route publique qui passe à côté et qui est toujours fermée à la circulation, contraignant les citoyens à faire des détours considérables pour accéder à leurs destinations. Il s'agit là d'une situation particulièrement absurde. La route est publique, financée par les contribuables, et il n'y a aucune justification légitime pour la maintenir fermée plus de 14 ans après la fuite de Ben Ali. Certes, la fermeture de la route pouvait se comprendre à l'époque de la fuite du président, dans le cadre d'une nécessité de sécurité. Mais aujourd'hui, 14 ans après cet épisode, pourquoi continuer à interdire l’accès à cette voie essentielle pour les habitants et les passants ?

Les citoyens de Sidi Bou Said, mais aussi de toute la région de Tunis, sont pénalisés au quotidien par cette mesure absurde. La fermeture prolongée de cette route semble indiquer une forme d’inertie ou de nonchalance de la part des autorités, qui préfèrent laisser les choses en l’état plutôt que de prendre des décisions et d’engager les efforts nécessaires pour rouvrir cette voie publique. La solution semble pourtant simple : rouvrir la route et trouver une manière de sécuriser l’espace de manière raisonnable et proportionnée. Après tout, la situation actuelle est une entrave injustifiable à la liberté de circulation, un droit fondamental pour chaque citoyen.

Ce n’est pas seulement un appel à la réouverture de cette route, mais aussi une invitation à la réflexion sur ce que devrait être le destin de ce palais emblématique. Il est grand temps que les autorités prennent enfin des décisions claires et ambitieuses pour ce lieu. Pourquoi ne pas transformer cette résidence autrefois associée à la dictature en un symbole de renouveau, un lieu d’ouverture et de réconciliation ? Pourquoi ne pas en faire un lieu d’inspiration pour la culture et le patrimoine tunisien, un véritable centre d’échange, de mémoire et de création ?

En conclusion, le palais de Sidi Bou Said est un exemple criant des dérives de gestion de l'après-Ben Ali : des opportunités perdues et une absence de vision à long terme. L’État doit agir, pour le bien de ses citoyens et pour la prospérité culturelle du pays. La réouverture de la route publique est un premier pas, mais la véritable question demeure celle du futur du palais. Il est urgent de sortir de l'inaction et de remettre ce patrimoine au service de la nation.



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