Interview de Si Lemhaf : Sacré futé, et pas des moindres…

Le constat est éloquent, notre industrie musicale se meurt. Artistes et créateurs n’ont d’ailleurs pas fini d’en subir les répercussions. Mais c’est aussi en plein milieu de tout ce beau monde en flagrant déficit qu’a surgi un bébé-ourson appelé à renverser la tendance. Sa musique alterne dialecte tunisien, chants mélodieux et rythmes inouïs. Or, si la peluche a fini par bien valoir son sobriquet, Lemhaf , lui, se qualifie encore de . Certains indiscrets voient même en lui la figure emblématique d’une success-story faite maison , gare donc aux imitations!
Il va sans dire que est le produit d’une fabrique estampillée VibeBräu, lancée en 2008 par Mehdi Sghaier et Mondher Abdel Moula. Et pour fêter en grandes pompes l’arrivée du 10 000ème fan de leur création, ils ont accepté d’allumer cette dixième bougie en compagnie de Babnet. Interview!
Il va sans dire que est le produit d’une fabrique estampillée VibeBräu, lancée en 2008 par Mehdi Sghaier et Mondher Abdel Moula. Et pour fêter en grandes pompes l’arrivée du 10 000ème fan de leur création, ils ont accepté d’allumer cette dixième bougie en compagnie de Babnet. Interview!
Babnet : Salut Si Lemhaf, pourquoi avez-vous attendu ce moment pour dévoiler votre identité auprès du public?
Lemhaf : Salut, pour répondre à votre question je

Babnet : Et si vous nous disiez comment l’idée de ce projet a-t-elle germé?
Lemhaf : L’idée de Si Lemhaf a commencé dans le studio de VibeBräu là où j’ai fait mes premiers enregistrements en dialecte tunisien. Ils n’étaient pas destinés à la publication à priori car je ne croyais pas que l’idée allait avoir autant de succès. C’est Mondher qui a vivement propulsé le concept et m’a beaucoup incité à embarquer dans cette aventure. La suite…vous la connaissez!!!
Babnet : Vous avez réussi à regrouper 10 000 fans en sept mois, quelle était la recette de ce franc succès?
Lemhaf : En Tunisie, on a toujours eu cette idée préconçue que notre dialecte n’est pas adapté aux styles occidentaux. C’est vrai qu’on est allé à contre-courant sur ce coté, mais notre conviction en ce qu’on produit est infaillible. Si Lemhaf à réussi à joindre la légèreté du langage à la pertinence du message par des chansons où chacun pourra s’identifier sans équivoque. De plus, on met du cœur à l’ouvrage dans nos titres. Ce qui sort du cœur lui va tout droit!
Babnet : Sur quel critère vous vous basez pour évaluer la réussite d’un titre?
Lemhaf : On commence d’abord par consulter les statistiques de la page fan

Babnet : Vos titres nécessitent une deuxième lecture entre les notes pour démystifier les messages qu’ils dissimulent, est-ce voulu?
Lemhaf : Absolument, et ce n’est pas mince tâche que d’écrire des paroles dont l’interprétation peut avoir plusieurs significations à la fois. Généralement, la perception du sens qu’induisent mes titres

Babnet : On salue toujours la qualité d’enregistrement de vos titres sur votre page Facebook

Lemhaf : C’est vrai que la confection des mes chansons passe par un cycle de production assez long et couteux. Si je le fais aujourd’hui, c’est pour contribuer à ma manière dans l’enrichissement de la scène musicale en Tunisie. Cette initiative vise à conquérir un terrain en friche, nos compositions font appel principalement au registre Synthie Pop, lequel n’a jamais été employé dans nos contrées à ma connaissance. Nous sommes très pointilleux sur la qualité de notre travail et nous n’avons pas l’intention de nous en défaire.
Babnet : Vous venez de confirmer que vos productions impliquent des dépenses onéreuses, alors Wini Leflous ?
Lemhaf : (Rires) Dans la chanson, je posais la question à ceux qui allaient l’écouter. Quant à moi, j’ai tout dilapidé dans la production des tracks de Si Lemhaf. Dans un pays où l’artiste peine à subvenir à ses besoins les plus élémentaires, c’est légitime de s’apostropher sur le sujet…
Babnet : A qui vous dites Mar7bé ?
Lemhaf : J’adresse ce mot à tous ceux qui désirent découvrir l’univers de Si Lemhaf, d’ailleurs je leur dis Mar7bé , Zid Fessout , Matebkich , Hed , Bambi et surtout Mat7ot chay fi belek …
Babnet : Votre voisin est un personnage omniprésent dans les chansons que vous publiez, que représente-t-il pour vous ?
Lemhaf : Mon voisin réfère à un personnage aléatoire duquel je puise continuellement mon inspiration. Il représente l’individu qui intervient tantôt pour ressortir la moralité, tantôt pour évoquer un fléau de société. Ce n’est donc pas nécessaire de cataloguer ce personnage dans une catégorie spécifique de gens en rapport direct avec mon entourage.

Mehdi Sghaier (Chanteur de Si Lemhaf)à droite accompagné de Mondher Abdel Moula (Co-fondateur de VibeBräu) à gauche lors d’une prise de photo résolument spontanée au studio!
Babnet : Votre mascotte porte à l’intrigue, quel rapport existe-t-il entre l’ourson et Si Lemhaf ?
Lemhaf : La mascotte de Si Lemhaf symbolise le monde dans lequel il vit. Sa tanière* ne lui faisait pas vraiment rêver, il l’a alors désertée pour partir en quête d’inspiration dans un milieu plus radieux et éclairé!
Babnet : On retrouve souvent la signature VibeBräu sur les clips vidéo de vos chansons, pourrait-on en apprendre davantage ?
Lemhaf : Certainement! En réalité, VibeBräu se conjugue au pluriel, cofondé par moi-même (Mehdi Sghaier) et Mondher Abdel Moula, ce laboratoire soutient une multitude de jeunes créateurs en herbe et œuvre autant que faire se peut à promouvoir leur musique. C’est en quelque sorte la marque de fabrique qui a donné naissance à Si Lemhaf et à bien d’autres artistes européens. Sinon, pour mes titres, je m’occupe de l’écriture des paroles et du chant, Mondher assure l’étape de l’enregistrement, le mastering et l’élaboration des clips vidéo. Cependant, nous assistons ensemble à tous les aspects de la chaine de production.
Babnet : Plusieurs de vos fans ont exprimé leur souhait de vous voir sur scène, comment répondez-vous à leurs aspirations?
Lemhaf : Je suis tout à fait favorable à l’idée de monter sur scène, encore faut-il que l’évènement soit à la hauteur des attentes de notre public. C’est sûr que l’organisation d’un tel spectacle nécessiterait un bon compromis du rapport qualité/prix, mais nous sommes en train d’y réfléchir. Chose certaine, ça ne tardera pas à arriver…
Babnet : Dernière question, vous vous êtes choisi Lemhaf comme nom, êtes-vous si sûr d’en être un ?
Lemhaf : Seuls les 10 000 fans de notre page Facebook pourront vous répondre à cette question…
Propos recueillis par Mohamed Jebri
* lieu d’habitation de l’ours
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