Le temple de la Ghriba : la synagogue la plus ancienne en Afrique
Tap -
(Rédaction TAP)
C'est dans un site privilégié sur l'île de la beauté, Djerba (Gouvernorat de Médenine), qu'a été édifié le temple juif de la Ghriba.
La construction de cette synagogue dans la zone d'Erriadh de la délégation de Houmet Souk remonte, selon une plaque qui s'y trouve, à l'année 585 avant Jésus-Christ, devenant, ainsi, la synagogue la plus ancienne d'Afrique et l'une des plus anciennes dans le monde où se trouve la copie la plus ancienne de la Torah.
C'est dans un site privilégié sur l'île de la beauté, Djerba (Gouvernorat de Médenine), qu'a été édifié le temple juif de la Ghriba.
La construction de cette synagogue dans la zone d'Erriadh de la délégation de Houmet Souk remonte, selon une plaque qui s'y trouve, à l'année 585 avant Jésus-Christ, devenant, ainsi, la synagogue la plus ancienne d'Afrique et l'une des plus anciennes dans le monde où se trouve la copie la plus ancienne de la Torah.
Malgré les divergences autour de la réalité de cette synagogue, il n'en demeure pas moins que les Juifs sont unanimes concernant son importance au niveau de la religion et des croyances, surtout qu'ils la considèrent comme un lieu sacré et béni où ils viennent en pèlerinage, chaque mois de mai, pour pratiquer des rites spécifiques et formuler leurs voeux.
L'entrée même de ce temple est régie par des conditions, avec l'obligation d'enlever ses chaussures et de se couvrir la tête avec une kippah, pour les hommes, et un foulard, pour les femmes.
La synagogue connaît, actuellement, des travaux de réhabilitation, qui se renouvellent chaque année, dans le cadre des préparatifs pour le pèlerinage annuel qui commence le 17 mai et dure trois jours, au cours desquels ce temple sera une destination privilégiée pour les Juifs de plusieurs pays, surtout ceux de France d'où arrive la majorité des visiteurs.
D'autre part, le temple de la Ghriba va, aussi, s'habiller de ses plus beaux atours, en particulier avec la décoration de la tribune avec des fleurs artificielles et la peinture et le nettoyage du cercueil qui, dit-on, contient une roche en provenance d'El Qods.
Le cercueil est un élément essentiel du pèlerinage sur lequel chaque Juif va déposer un cierge et un oeuf, après avoir écrit ses voeux.
Le pèlerinage de la Ghriba est un rendez-vous important et sacré pour les Juifs de l'île de Djerba, résidant à la Grande Hara et qui porte, actuellement le nom d'Erriadh.
Habits neufs et préparation de mets spécifiques marquent ce rite. Certaines femmes mettent du Henné pour célébrer ce rendez-vous.
A ce propos, Joseph, un Juif né sur l'île en 1950 indique : "Nous attendons ce rendez-vous avec impatiente, pour prier et faire nos voeux. C'est un lieu béni pour tous, et parce que c'est une entité sacrée, nous nous y adressons lors des moments de peine et de joie, pour qu'elle nous protège", ajoutant que "le pèlerinage de la Ghriba est un devoir, surtout lors des fêtes et des mariages". Il considère, en outre, que les Juifs de Djerba n'ont pas rompu avec l'habitude de visiter la Ghriba, pour porter l'huile et les chandeliers qui l'éclairent, et l'argent qui aide à supporter les dépenses pour son entretient, lorsque c'est nécessaire, ainsi que des aides pour les pauvres et les nécessiteux".
Pour sa part, le président du comité de la Ghriba, Perez Trabelsi, souligne que, pour lui, la synagogue "est une partie de son corps, mieux encore, elle est le sang qui coule dans ses veines", ajoutant "J'accepte qu'on m'enlève toutes les choses qui me sont chères, mais je n'accepte pas qu'on m'enlève la Ghriba". Il indique, dans le même sens, qu'elle est "une valeur unique pour les Juifs et un acquis pour la Tunisie qui doit faire sa fierté, parce qu'il se trouve sur son territoire et non dans un autre pays de la planète", appelant à la sauvegarde de cet acquis.
Sion, juif natif de Djerba, a un autre point de vue concernant le pèlerinage de la Ghriba, en insistant sur sa sacralité. Toutefois, il juge que "le pèlerinage annuel a dévié de sa dimension spirituelle, pour le volet touristique, surtout qu'il offre l'opportunité de faire connaissance et d'établir des relations commerciales ou sentimentales".
La synagogue joue, aussi, un rôle touristique chez les Juifs, avec l'arrivée de contingents de touristes et de visiteurs tunisiens, surtout des femmes et des jeunes filles dans l'espoir de se marier ou d'avoir des enfants.
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