Les émeutes dans les banlieues de Paris: Chronologie des événements
Les émeutes de Clichy-sous-Bois qui ont commencé le soir du 27 octobre 2005 à Clichy se sont depuis étendues à d'autres villes de la Seine-Saint-Denis, et d'autres régions.
Le déclencheur de ces événements est la mort de deux adolescents, Ziad Benna (17 ans) et Bouna Traoré (15 ans), de Clichy-sous-Bois, morts par électrocution à l'intérieur de l'enceinte d'un transformateur électrique alors qu'ils se croyaient (à tort selon les autorités) poursuivis par la police. Une personne de 21 ans a été également blessée en se cachant dans le transformateur.
Des mouvements de rue ont alors débuté dans la soirée, s'attaquant entre autres aux sapeurs-pompiers de Paris et aux forces de l'ordre.
Le déclencheur de ces événements est la mort de deux adolescents, Ziad Benna (17 ans) et Bouna Traoré (15 ans), de Clichy-sous-Bois, morts par électrocution à l'intérieur de l'enceinte d'un transformateur électrique alors qu'ils se croyaient (à tort selon les autorités) poursuivis par la police. Une personne de 21 ans a été également blessée en se cachant dans le transformateur.
Des mouvements de rue ont alors débuté dans la soirée, s'attaquant entre autres aux sapeurs-pompiers de Paris et aux forces de l'ordre.
Une grenade à gaz lacrymogène ayant appartenue aux forces de l'ordre a ensuite été lancée, pour des raisons encore inconnues, sur une mosquée de Clichy-sous-Bois, ce qui a évidemment envenimé la situation alors que la communauté musulmane était encore en mois de Ramadan. Il n'est pour le moment pas démontré que cette grenade y ait été jetée par les forces de l'ordre, une enquête interne étant en cours.
Dans la nuit du 2 au 3 novembre 2005
La Seine-Saint-Denis a eu à déplorer 177 voiture brûlées (la seule ville de Bondy aura pas moins de 65 véhicules brûlés, plus un magasin de moquette détruit par les flammes) et 4 tirs à balles réelles contre des forces de l'ordre.
Ces émeutes interviennent dans une population défavorisée et livrée à elle-même depuis des années pour ne pas dire depuis une vingtaine d'années au moins, de la banlieue parisienne avec l'un des taux de chômage les plus importants de France (23% de chômeurs et un jeune sur deux sans emploi dans cette ville de Clichy-sous-Bois). Les affrontements se sont rapidement étendus à d'autres zones de la Seine-Saint-Denis et à d'autres départements franciliens comme dans les Hauts-de-Seine, les Yvelines (Mantes-la-Jolie) et dans l'Essonne principalement.
Au total, pas moins de 315 véhicules ont été brûlés en région parisienne du jeudi 27 octobre au mercredi 2 novembre.
Dans la nuit du 3 au 4 novembre 2005
Au soir du jeudi 3 novembre 2005, 1 000 CRS et 300 policiers étaient déployés pour tenter de contrôler la situation. Ils attendent surtout que les « émeutes » se calment d'elles-mêmes, incapables de gérer la situation.
Ce même jeudi soir, vers 22h30, on comptait encore une cinquantaine de véhicules incendiés en Seine-Saint-Denis. Le week-end approchant, de nouvelles tensions sont à prévoir, mais certainement avec moins d'ampleur que les jours précédents.
Une quinquagénaire handicapée âgée de 56 ans a été gravement brûlée (20%) au cours de l'attaque d'un bus à Sevran (Seine-Saint-Denis). Le véhicule, transportant une cinquantaine de personnes, a été pris dans un guet-apens et forcé de s'arrêter par des conteneurs enflammés placés au milieu de sa route, selon le parquet de Bobigny.
Des dizaines d'individus ont alors lancé une bouteille d'essence enflammée dans le bus conduisant le chauffeur à demander aux passagers de descendre. La victime n'a pu sortir et un jeune l'aurait aspergée d'essence, puis d'autres auraient lancé un chiffon enflammé dans le véhicule.
Sur 135 personnes interpellées en Seine-Saint-Denis depuis le soir du 27 octobre, 98 ont été placées en garde à vue. 27 majeurs ont été déférés devant le Parquet de Bobigny et 17 incarcérés. 16 mineurs ont comparu devant un juge pour enfants. Le tribunal correctionnel de Bobigny, qui jugeait jeudi 3 novembre, 11 personnes pour des violences urbaines commises le 1er novembre, a condamné en soirée un jeune adulte de 19 ans à deux mois de prison ferme pour « dégradation de bien public » à Villepinte. Deux jeunes adultes âgés de 19 et 18 ans ont écopé respectivement 2 mois de prison ferme et 3 mois de prison avec sursis. Ils étaient poursuivis pour « violences volontaires avec arme sur agent de la force publique », dans la nuit du 1er au 2 novembre à Villepinte et au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis).
• Bilan de la nuit du jeudi 3 au vendredi 4 novembre 2005 - vers 3h30 du matin :
Si la nuit était jugée « plus calme » que les nuits précédentes, pas moins de 170 véhicules ont été détruits par les flammes, mais également 33 en province, principalement dans les Bouches-du-Rhône et en Seine-Maritime. Forces de l'ordre et pompiers ont toujours autant été caillassés par divers objets mais moins d'affrontements directs se sont produits. En revanche, à Neuilly-sur-Marne, des cars de CRS ont essuyé des tirs de pistolet à grenaille, sans faire de blessés. ہ Aulnay-sous-Bois, c'est un entrepôt de moquette qui a été incendié. Aux Mureaux (Yvelines), une cinquantaine de jeunes gens ont brièvement tenté de s'affronter aux policiers, sans provoquer de dégâts, a indiqué la préfecture. ہ Trappes (Yvelines), c'est un entrepôt d'une vingtaine de bus qui flambe. 18 personnes ont été interpellées à l'issue de cette soirée.
• Vers 4h30 :
Bilan revu à la hausse en ce qui concerne le nombre de véhicules incendiés : environ 420 contre environ 315 la veille.
Le Premier ministre Dominique de Villepin a déclaré, depuis la cour de l'Hôtel Matignon : «…la priorité, c'est le rétablissement de l'ordre public car ces violences sont inacceptables, mais je veux aussi nouer un dialogue pour trouver des solutions adaptées, pour donner une place à chacun… »
• Bilan totale de cette nuit :
Plus de 500 véhicules brûlés en Ile-de-France et 77 en Province. Cinq bâtiments ont aussi été la proie des flammes en Seine-Saint-Denis, foyer principal des troubles, notamment un entrepôt de 15.000 m2 dans la zone Garonord à Aulnay-sous-Bois et un hangar contenant des produits de maroquinerie au Blanc-Mesnil.
Il y a eu au moins 78 interpellations.
• L'après-midi à Bobigny :
Une trentaine de véhicules étaient en feu vendredi après-midi peu après 16h30 sur un parking près du centre commercial Bobigny II. Parmi les véhicules, plusieurs appartenaient à des fonctionnaires du tribunal tout proche. Plusieurs personnes, interpellées lors des émeutes dans ce département, étaient en cours de comparution immédiate devant le tribunal vendredi après-midi.
Dans la nuit du 4 au 5 novembre 2005
En début de soirée, la tension est toujours aussi palpable en Seine-Saint-Denis. 85 véhicules ont déjà été brûlés. Les forces de l'ordre semblent être impuissantes et attendent que les évènements cessent d'eux-même.
Une trentaine d'interpellations.
Le bilan provisoire de cette neuvième nuit de violences dans les quartiers sensibles est pour l'heure comparable à celui de jeudi à la même heure, a précisé la police. Parmi les véhicules brûlés, 40 l'ont été en Ile-de-France (la moitié en Seine-Saint-Denis) et 45 en province.
Par ailleurs, un incendie très important d'origine indéterminée a ravagé dans la soirée deux entrepôts de textiles à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis).
• État provisoire des faits vers 02h00 du matin :
Près de 240 véhicules ont été incendiés et plusieurs dizaines de personnes interpellées en région parisienne dans la nuit de vendredi à samedi quelques heures après que Dominique de Villepin eut reçu à Matignon seize jeunes de 18 à 25 ans issus de quartiers qualifiés de sensibles.
Cette neuvième nuit de violences a également été marquée par plusieurs incendies d'immeubles commerciaux ou de bâtiments publics, selon un bilan provisoire établi par l'AFP à partir des élements communiqués par les préfectures ou la police.
De son côté, Nicolas Sarkozy a effectué une courte visite-surprise à la direction départementale de la sécurité publique des Yvelines à Viroflay, près de Versailles.
Par ailleurs, des échouffourés ont eu lieu en Bretagne : onze voitures ont été incendiées à Rennes. En Normandie, des inconnus ont incendié à Cléon (près de Rouen), un autobus dont tous les passagers ont pu sortir sains et saufs. Deux bus à Soissons et plusieurs voitures dans les départements de l'Aisne, du Nord, de l'Oise et de la Somme ont été incendiés.
Dans un communiqué, le PS a assuré que le « bilan des violences atteint des proportions gravissimes en Ile-de-France et dans toute la France » et a demandé « la transparence la plus totale sur l'ampleur de ces évènements dramatiques ».
Pour la première fois depuis le jeudi 27 octobre, la région parisienne a été survolée par un hélicoptère de la police équipé d'un projecteur et d'une caméra vidéo.
Une cinquantaine de véhicules ont été incendiés à Suresnes (Hauts-de-Seine).
Cinquante-deux véhicules incendiés ont été dénombrés par la préfecture de Seine-Saint-Denis ainsi que 31 interpellations. Une quinzaine de communes sur quarante étaient plus particulièrement touchées, selon la préfecture, dont Aubervilliers où deux entrepôts de textiles ont été la cible d'incendies, et Pierrefitte-sur-Seine, où un engin incendiaire a été lancé près d'une synagogue.
Au Blanc-Mesnil, de nombreux rassemblements d'individus ont été constatés ainsi qu'un début d'incendie d'une crèche à La Courneuve.
Sept-cents pompiers et 1 400 hommes, dont huit compagnies de CRS et cinq escadrons de gendarmes mobiles, étaient mobilisés vendredi soir en Seine-Saint-Denis.
Dans l'Essonne, 60 véhicules, selon la police, ont été incendiés et des véhicules de police et des sapeurs-pompiers ont été la cible de cailloux et de cocktails molotov. Un policier a été blessé au niveau des épaules par deux pavés jetés par des manifestants dans le quartier de Coquibus, proche de la cité sensible des Tarterêts de Corbeil-Essonnes.
Dans le même quartier, une concession Opel et un dépôt de pneus, ont été incendiés. La mairie de Saint-Michel-sur-Orge a été ravagée en partie par un incendie tandis qu'une école maternelle et primaire à Brétigny-sur-Orge a été détruite en partie.
Dans les Yvelines, selon la préfecture, 38 voitures ont été incendiées et 16 personnes ont été interpellées, dont sept à Sartrouville qui s'apprêtaient à mettre le feu à l'ancienne mairie annexe. Quatre policiers ont été légèrement blessés lors d'affrontements avec des jeunes aux Mureaux. Selon la police, une école maternelle a été incendiée à Achères.
Dans le Val-d'Oise, 37 véhicules ont brûlé et 34 personnes ont été interpellées, selon la police.
Par ailleurs, un important incendie s'est déclaré dans un magasin de meubles à Ormesson-sur-Marne (Val-de-Marne).
Selon la direction générale de la police nationale (DGPN), 1 260 véhicules ont été incendiés en Ile-de-France et 230 personnes arrêtées depuis le 27 octobre, selon un bilan établi avant les premiers incidents de vendredi soir.
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