«ELLOMBARA» de Ali Laâbidi : Une vie à brûler

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C’est un véritable ghetto de crabes où nous entraîne Aly Laâbidi durant une heure et demie pour nous faire découvrir l’abîme et la sordidité dans lesquels sont précipités certains jeunes par les ennemis de la liberté et de la vie.

Il suffit parfois d’un rien—ou presque — pour que le sort d’un humain bascule dans le vide, le néant. Et c’est d’autant plus tragique — et d’autant moins admissible — que ce rien n’est pas un accident, mais la volonté funeste d’individus se croyant investis du droit de vie et de mort sur les autres. Hasna est jeune.
Belle. Pourvue d’une voix et d’un don à même de lui garantir un grand avenir sur scène. Car elle a tout pour réussir et parvenir.
...


Sauf que dans ce tout, il y a une fausse note. Une grande fausse note qui résonne telle une calamité. Et effectivement, le malheur attend au tournant. Devant le diktat et la superbe aveugle et tout compte fait stupide du patriarche au sens dictatorial du terme, l’humanité s’est longtemps demandé s’il ne faudrait pas tuer le père qui décide de tout et à sa manière. On ne voit pas le père de Hasna. Encore moins sa mère. En revanche — et quelle revanche! —, on se heurte contre Naceur, son frère, pour qui la scène est une honte, et donc sa soeur, une souillon de la famille.

Evidemment, Hasna aurait pu céder, en finir avec la scène et faire autre chose. Mais ç’aurait été céder à la volonté perverse de ceux oeuvrant pour un retour chaotique à l’ère de l’obscurantisme le plus noir. Ainsi donc tarabustée et persécutée par son frère qui ne se gêne pas d’user de violence au besoin, Hasna ( Ry m
Riahi est franchement ravissante dans ce rôle) décide qu’elle n’a qu’une vie et une seule. Une vie à sauver ou à brûler. La liberté de brûler vif est parfois plus sensée que la résignation à vivre petit, sous les pieds du décideur familial. Et alors, comme Malika, le personnage de Tahar Ben Jelloun, à qui l’on a demandé
ce qu’elle voudrait faire plus tard, Hasna n’a du coup qu’un seul projet en tête: partir!…Partir pour en finir en mal, s’il le faut - avec une société pourtant tranquille, moderne et ouverte mais où certains eux-mêmes mus par des esprits espiègles et revanchards, tentent de semer la zizanie et le trouble.

Partir!…La décision est prise. Aveuglément. Irrévocablement. Oui,…mais où?…En Europe dont les portes se ferment de plus en plus au nez des Maghrébins?…Et comment, surtout?…
Sans passeport ni visa?…Une folie?… Non: un suicide.
Mais un suicide maquillé de rêves, d’espoir…Hasna va se jeter pieds joints dans un véritable ghetto de crabes, eux aussi pressés de partir. La grande aventure, dans des taudis insalubres et délabrés, se prépare, se fait, se défait, et reprend à zéro. Nous sommes comme dans un repaire de fauves qui s’entre-déchirent
pour un oui, pour un non, pour des vétilles. La belle Hasna dégringole dans les bas-fonds les plus sordides, à côté de la plèbe qui rêve d’Italie, qui va tenter fortune dans l’autre rive et sur une embarcation de fortune. Brûler!…Quand le rêve s’évapore, on tente de brûler pour un ailleurs qu’on s’imagine meilleur. Quitte à brûler vif.
Le thème, de toute actualité, peut sembler assez galvaudé. Sauf qu’en axant sur Hasna qui n’est pas sans emploi, Ali Laâbidi a mis le doigt sur l’autre raison de partir: fuir pour être ce qu’on veut être, non ce que les autres veulent qu’on soit.
Ne serait-ce que de ce point de vue, « E l l o m b a r a » est un vrai film. Et même d’une dimension internationale.
M Bouamoud : Le Renouveau


«ELLOMBARA»
Avec Rym Riahi, Mohamed Ali Ben Jemaâ, Ilham Chérif, Basma El Euchi, Riadh Hamdi, Khaled Bouzid, Ali Khémiri.
ELLombara dans les salles de Cinema : Amilcar Al Manar, Al Hambra La marsa, Rio



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Comments


1 de 1 commentaires pour l'article 10168

Ritchie  (rit)  |Dimanche 4 Janvier 2009 à 23:04           
Moralité:cette fille aurait du suivre les conseils de son pere....
mais c la faute des islamistes......comme veut nous le faire croire le journaliste Bouamoud!!!
ah ces sacrés islamistes!!!toujours la ou il ne faut pas pour ce rendre coupables de tous les maux de l humanité...toujours selon les journalistes tunisiens....
comme quoi, pour reussir aujourd hui,il faut taper sur l islam et s inventer des islamistes,c tres tendance!


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