كاتبة تونسية: الرسول لم يحرم زواج المتعة
كاتبة تونسية: الرسول لم يحرم زواج المتعة تونس: قالت كاتبة تونسية في كتاب لها إن الرسول صلى الله عليه وآله وسلم لم يحرم زواج المتعة وإنما حرمه الخليفة عمر بن الخطاب. وتتسائل هل يبقى الشباب العربي حتى سن الثلاثين ليتزوج أو نعود لزواج المتعة؟ وتضيف ألفت يونس في كتاب لها تحت عنوان " حيرة مسلمة " : أن زواج المتعة موجود في النص الديني وهناك إباحة له في دول، فيما دول أخرى تمنع مثل تونس، وهناك من يعطيه أسماء أخرى. وتتابع ، بحسب قناة " الكوثر " الفضائية ، "أيام الرسول كان الشباب يتزوج باكرا وهذه فلسفة إسلامية لعدم الوقوع في الزنا، وأما اليوم الشباب يتزوج متأخرا لأنه لا يملك مالا ولا يمكنه أن يبقى 15 سنة بلا جنس وهذا ضد المبدأ الذي أتى به الرسول ، وأقول في الكتاب أنه بين الزنا والمتعة أفضل المتعة". وتوضح ألفت "بداية كتابي كانت بقوله تعالى (وما يعلم تأويله إلا الله) ولا أسمح لنفسي بالقول هذا حلال أو حرام ولكن أدعو لفتح باب الاجتهاد وأريد القول إن القرآن أكبر من مفسريه، لذا أدعو للاجتهاد وليس التمسك في رأي". وألفت يوسف أستاذة في جامعة تونس حاصلة على دكتوراه في اللغة العربية حول تعدد المعنى من خلال المفسرين للقرآن الكريم وهي باحثة في الفلسفة والعلوم الإنسانية والفكر والأدب.
Bien que ce genre de mariage soit aussi pratiqué par des sunnites, sous l’appellation de « zawaj ourfi », les dignitaires sunnites le condamnent généralement, soulignant que cette union a été interdite par le calife Omar ibn al-Khattab au VIIe siècle. Dans leurs arguments, les ulémas chiites répondent que le prophète lui-même a permis le mariage temporaire, et qu'aucun homme, qu’il soit calife ou non, ne peut donc l’interdire.
Un tel mariage n'a pas besoin d'être officialisé : il suffit d'un accord oral, qui peut être privé, et par lequel l'homme et la femme se donnent en mariage l'un à l'autre. Le mariage peut être tout de suite consommé. Comme dans le mariage permanent, une dot est généralement donnée par le mari à sa femme, mais elle peut être symbolique. Ainsi il est possible de se marier de manière temporaire sans jamais présenter son conjoint à sa famille ou ses amis. Il est toutefois recommandable d'officialiser le mariage (que ce soit par un contrat de mariage écrit ou bien devant un tribunal islamique) afin que l'épouse puisse prouver l'existence d'un tel mariage en cas de grossesse. En effet, les enfants nés d'un mariage temporaire ont les mêmes droits que les enfants nés d'un mariage permanent : ils sont reconnus par la loi, doivent être entretenus par leur père et ils héritent des deux parents.
Le mariage s'achève tout seul, sans annulation, divorce, ou décès, au bout de la durée convenue entre l'homme et la femme. S'ils désirent rester ensemble à la fin de cette période, il leur suffit de renouveler le contrat, pour une autre durée limitée. De cette manière, le mariage temporaire peut permettre à un homme et une femme d'apprendre à se connaître et de vivre ensemble avant de s'engager dans un mariage permanent. Ce genre de contrat permet ainsi aux jeunes gens de sortir en tête-à-tête ou de se tenir la main en public (ce qui est interdit dans certains milieux musulmans). Les imams recommandent souvent de le transformer en mariage permanent.
Historiquement, le mariage de plaisir n'a pas été institué pour légitimer les rapports sexuels hors mariage, la prostitution ou lors des voyages. Au temps des invasions, les soldats de l’islam effectuaient eux aussi des mariages de plaisir avec des étrangères, des chrétiennes et des juives, le temps de rentrer au pays. Le mariage de villégiature est également un mariage temporaire utilisé par de riches arabes en vacances dans des pays musulmans, pour s'autoriser à convoler avec des filles indigènes.
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Olfa Youssef parle de son livre "Confusion d'une Musulmane"
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Photo jamel Arfaoui , Magharebia
Entretien de Jamel Arfaoui pour Magharebia à Tunis
Olfa Youssef est un chercheur tunisien connu pour son approche critique de la pensée islamique, sa critique des préjugés humains envers la religion et ses textes sacrés. Mme Youssef s'est entretenue récemment avec Magharebia de son dernier livre, "Confusion d'une Musulmane", dans lequel elle s'attaque à ce qui est, selon elle, une mésinterprétation contemporaine du Coran pour des intérêts politiques et sa croyance que l'ijtihad devrait être encouragé.
Magharebia:Votre dernier ouvrage porte un titre plutôt provocateur, "Confusion d'une Musulmane". Selon vous, quelle est cette "confusion" de la femme musulmane d'aujourd'hui ?
Olfa Youssef: La confusion exprimée dans ce livre est essentiellement la mienne. Mais elle se réfère indubitablement à celle d'autres Musulmans, hommes et femmes. Cette confusion résulte de l'énorme différence entre, d'une part, ce que l'on trouve dans le Coran et la sunnah concernant l'ouverture d'esprit et la possibilité de multiples interprétations et, d'autre part, les lectures nombrilistes qui nous en sont données par les interprétations des juristes, censées être définitives et fermant donc la porte à l'ijtihad. Elles vont même jusqu'à falsifier le contenu du Coran [au] bénéfice d'intérêts individuels, sectaires ou politiques.
C'est la confusion de l'honnête Musulman d'aujourd'hui, causée par l'image horrible présentée par certains d'un Islam qui ignore l'essence même de cette religion - l'amour, la tolérance, la paix et le bien absolu, au sens philosophique du terme. A la place, ils présentent l'image d'un Islam horrifiant, repoussant, dans lequel le Musulman se transforme en un monstre féroce, esclave de ses propres instincts, facilement distrait par les cheveux ou le poignet d'une femme, et qui oublie les devoirs de sa religion et de sa vie. Dans cette version de l'Islam, la femme ne devient rien d'autre qu'un corps sensuel, dont la seule valeur est sa valeur sexuelle. Aux termes de cet Islam, "l'autre" dont la religion, l'opinion ou l'idéologie est différente devient un ennemi et une cible pour le terrorisme.
L'Islam présenté aujourd'hui par certains cheikhs n'a rien à voir avec l'éthique du Prophète, que la paix soit sur lui, qui est notre modèle, ni avec l'essence de notre Livre sacré, le Coran.
Les partisans de telle ou telle idéologie, ou de tel ou tel cheikh, sont désormais devenus les juges qui décident qui est musulman et qui ne l'est pas. Le takfir des autres s'est répandu parmi les gens. Ils ont oublié que le Prophète, que la paix soit sur lui, avait affirmé qu'une accusation de takfir était plus dangereuse que le fait de tuer – et le meurtre est l'un des péchés les plus graves.
Magharebia:Vous remettez en cause un certain nombre de sujets non contestés dans le Coran. Vous souhaiteriez revoir les questions de l'héritage, du mariage et de l'obéissance de la femme envers son mari, ainsi que la vie sexuelle dans la société musulmane. Ne pensez-vous pas que l'entreprise soit risquée ?
Olfa Youssef: Les points que vous soulevez dans votre question ne sont pas mentionnés dans le Coran. Ils ont été introduits par les interprétations des juristes coraniques. La différence entre les deux est essentielle, et mon livre le montre et l'illustre. Je n'appelle pas à reconsidérer les rôles existants. J'appelle plutôt à reconsidérer leur légitimité.
Je crois fermement que c'est l'Etat qui fait la loi. Nombre de lois sont différentes d'un pays musulman à un autre, bien que tous ces pays affirment dépendre de la même règle de la loi, à savoir le Coran et la sunnah et les autres règles de la jurisprudence.
Il est temps que nous comprenions que toutes les lois sont le fruit de l'homme… bien que la source de la loi soit unique – le Coran. [Bien que] nous croyons au caractère sacré du Coran, son interprétation est humaine et relative. [Cette interprétation] ne peut être sacrée, la preuve en est qu'il existe de multiples interprétations, comme les écoles Ibn Abbass, Tabari et autres courants de pensée actuels.
Si nous convenons du caractère relatif des interprétations, alors mon livre vise à montrer les lacunes existant dans les interprétations des vieux juristes en matière d'héritage et de mariage, en particulier. Je ne crois pas que la critique humaine envers d'autres hommes implique une quelconque transgression des textes divins. A de nombreuses reprises durant l'histoire, des hommes ont été différents et ont critiqué leurs interprétations mutuelles. Pourquoi alors devrions-nous arrêter de penser et de pratiquer l'ijtihad aujourd'hui ?
Magharebia:Accusez-vous les pays musulmans d'appliquer une législation qui ne respecte pas l'égalité entre les sexes ?
Olfa Youssef: Mon livre n'accuse pas la loi islamique, il ne fait que montrer une certaine réalité, à savoir que s'il existe une inégalité entre les sexes dans la législation, sa source n'est ni le Coran ni la sunnah. Elle résulte plutôt de la lecture qui en est faite par les juristes [en fonction de] leurs affiliations historiques et même de leurs intérêts particuliers.
Ces affiliations, ces intérêts et ces calculs ont été injustes, non seulement pour les femmes, mais aussi pour de nombreux hommes. Le chapitre consacré à l'héritage montre que certains parents et orphelins se sont vus dénier un droit à hériter, bien que ce droit soit démontré dans le Coran lui-même. Il y était même fait référence par quelques vieux juristes connus pour leur équité. Mais leurs opinions furent ignorées.
Est-il concevable que le Prophète lui-même ait permis à une femme de divorcer de son mari bien qu'elle n'ait rien contre lui, que ce soit d'un point de vue financier ou moral, à condition qu'elle lui rende [ce qu'] il lui avait donné, alors qu'aujourd'hui, nous trouvons des législations comme celle d'Egypte approuvant le khule' (le divorce à la demande de la femme) uniquement après des débats et des disputes ?
Ces gens-là se considèrent-ils plus religieux que le Prophète lui-même ? Ou le désir d'opprimer la femme est-il plus fort en eux que leur observation des enseignements du Coran et de la sunnah ?
Magharebia:Que voulez-vous dire lorsque vous écrivez que certaines chaînes de télévision se présentent comme si elles étaient la voie vers le paradis ?
Olfa Youssef: Certaines personnes qui n'ont aucun moyen d'accéder à la religion autrement que par le biais de ceux qui parlent sur ces chaînes de télévision pensent que ceux-ci détiennent la vérité absolue. Ce qui est étrange, c'est que la plupart de ces spectateurs n'ont pas lu les anciens muffassereen (ceux qui expliquent le Coran), les juristes et les intellectuels religieux et ne savent rien de leurs différences, de leurs opinions ni de leurs origines. Lorsque vous écoutez [les prêcheurs à la télévision], vous pensez qu'ils se sont assurés de leur place au paradis et que Dieu leur a demandé de donner aux gens la recette pour y entrer.
Magharebia:La capitale tunisienne a récemment accueilli un colloque consacré à la manière de présenter une image positive de l'Islam à l'Occident. L'image est-elle si noire ? Pensez-vous qu'une mauvaise interprétation du djihad soit responsable de la situation dans laquelle nous nous trouvons ?
Olfa Youssef: Il ne fait aucun doute que l'image est noire. Que penser lorsqu'un enfant se fait exploser sous le prétexte du djihad ? Où est notre crainte de tuer des innocents et de tuer l'âme, ce que Dieu a interdit, sauf pour les besoins de la justice ? Où nous situons-nous par rapport à un prophète connu pour sa miséricorde et pour l'équité de son traitement des prisonniers de guerre idolâtres, même si ces derniers avaient combattu contre lui ? Que dire alors des civils dans une maison, un restaurant ou sur un marché, qui peuvent avoir des opinions différentes, une autre foi ou appartenir à une autre secte ? Cela nous donne-t-il le droit de les tuer et de recourir au suicide ?
Je suis partisane de la défense de la patrie si elle est usurpée, et je soutiens l'auto-défense en cas d'agression. Mais que penser de quelqu'un qui est attaqué par Zeid et qui va alors tuer Amr ? Laissons nos enfants et nos jeunes craindre Dieu, et présentons-leur l'image de l'Islam éclairé.
Magharebia:Parlez-nous de votre projet de mettre en place un comité conjoint avec le chercheur marocain Rachid Ben Zein pour tenter de trouver une nouvelle approche à l'interprétation du Coran.
Olfa Youssef: J'ai un grand respect pour Rachid Ben Zeid et d'autres nouveaux penseurs de l'Islam, parce qu'ils ne réfutent aucune autre opinion et n'accusent personne de kufr. Je considère que toutes les approches à l'interprétation du Coran sont novatrices. Il est faux de penser que certains nouveaux penseurs veulent changer le Coran. Le Coran est sacré et tous, en tant que Musulmans, croyons en son contenu. Néanmoins, ses lectures diffèrent. Ali bin Abi Taleb lui-même a déclaré il y a plusieurs siècles que le Coran "peut donner lieu à différentes interprétations". J'estime que certaines opinions de Tabari, Zamakhshari ou Ibn Ashour présentent une profondeur de la connaissance et une modernité intellectuelle qui ne sont pas comprises par la plupart de nos jeunes aujourd'hui, qui puisent leur religion chez Qaradawi ou Amr Khaled.
L'interprétation du Coran n'est pas limitée à certaines personnes. Ni moi ni d'autres ne saurions autoriser des gens ayant certains intérêts politiques à nous dénier un droit accordé par Dieu, le droit à l'ijtihad. Si nous voulons discuter de nos opinions, nous devons accepter la discussion et la différence. Si nous trouvons une erreur dans notre lecture linguistique ou dans l'une de nos références méthodologiques, nous devons être prêts à écouter celui qui pourra corriger ce qui doit l'être.
Mais si ces gens souhaitent nous priver du droit à l'interprétation, nous confisquer nos idées et affirmer qu'eux seuls sont les dépositaires de cette science, mes collègues et moi nous opposerons fermement à eux, quel qu'en soit le prix. Nous sommes la nation de l'"Iqraa", pas le nation du "suivez l'ignorant".