Crise de confiance : L'UGTT sous le feu des critiques
Leith Lakhoua
L'Union générale du travail (UGTT) en Tunisie, traditionnellement perçue comme le défenseur des travailleurs, est aujourd'hui en proie à une crise profonde. Des affaires de corruption, des accusations d'entrave aux opérations économiques, et des allégations d'appropriation de biens gouvernementaux ont ébranlé la confiance du public envers cette institution syndicale.
L'Union générale du travail (UGTT) en Tunisie, traditionnellement perçue comme le défenseur des travailleurs, est aujourd'hui en proie à une crise profonde. Des affaires de corruption, des accusations d'entrave aux opérations économiques, et des allégations d'appropriation de biens gouvernementaux ont ébranlé la confiance du public envers cette institution syndicale.
Le récent mandat de dépôt émis à l'encontre du secrétaire général de l'UGTT de Kasserine pour sa prétendue implication dans une affaire de corruption administrative , ainsi que l'ordonnance de rétention contre Youssef Al Aouedni, Secrétaire Général de l'UGTT de Sfax, accusé d'entrave aux opérations maritimes, ont jeté une lumière crue sur les pratiques internes de l'UGTT.
Pire encore, des rumeurs circulent au sujet d'une affaire pendante contre le président de l'UGTT, concernant l'appropriation de locaux gouvernementaux. Ces scandales ont suscité l'indignation des citoyens, dont certains se sont sentis lésés par le manque d'assistance de l'UGTT.
La visite du président de la République, Kais Saied, à la piscine municipale du Belvédère le 15 février 2024, a mis en lumière ces préoccupations. Le président a écouté les plaintes de citoyens qui se sentaient abandonnés par leur syndicat. Face à cette situation, il a promis d'agir personnellement pour remédier à l'inaction de l'UGTT, soulignant que les syndicalistes sont censés défendre les travailleurs , mais semblent faillir à cette mission.
Cette crise de confiance n'est pas nouvelle. En 2019, l'UGTT avait déjà été au cœur d'un bras de fer avec le gouvernement tunisien, exprimant son désir d'influencer les scrutins législatifs et présidentiels. Cette volonté politique a soulevé des questions sur le véritable rôle de la centrale syndicale, qui semble s'écarter de sa mission première : défendre les intérêts des travailleurs.
Le mécontentement s'est récemment exprimé lors d'une manifestation devant le siège de l'UGTT, réclamant le départ de l'actuel bureau exécutif et le retour aux valeurs fondamentales de la centrale syndicale. Les manifestants ont dénoncé le fait que l'UGTT a perdu la confiance de l'opinion publique syndicale, nationale et internationale.
Face à cette crise, il est impératif que le gouvernement et le chef de l'État prennent des mesures pour rétablir la confiance dans l'UGTT et recentrer son action sur la défense des travailleurs. Il est temps que cette institution historique retrouve sa vocation première et œuvre véritablement pour le bien-être des travailleurs tunisiens.
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