Cité de la Culture: Une ville dans la ville

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Il a fallu deux ans pour que le programme fonctionnel et technique du projet soit bouclé.

Une délégation de la direction des bâtiments et des affaires foncières du ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine a dû effectuer des visites dans plusieurs pays du monde ayant des projets similaires.

...

Les conseils des experts étrangers ont été d’une grande utilité pour une première élaboration du projet.

Ce n’est qu’en 1999 qu’un concours national avec participation étrangère a été lancé. En l’an 2000, la conception du projet a été arrêtée.

C’est un groupement de concepteurs tunisiens dont le mandataire est l’architecte Riadh El Bahri, qui a remporté le concours.

ہ l’étape suivante, il a fallu lancer un premier appel d’offres pour la construction des fondations profondes. «Nous sommes allés chercher un bon sol de la profondeur de 60m», explique M. Fethi Kouched, directeur responsable de l’exécution du projet.

«Le terrain étant vaseux, il a fallu couler 560 pieux sur lesquels on devait poser le projet…», explique-il en détail.

«On a utilisé un béton spécial avec Simon HRS qui résiste aux agressions chimiques du sol». Et d’ajouter «qu’unpieu sur trois est équipé de tubes d’auscultation soniques qui permettent de vérifier la bonne exécution et la résistance du béton».

Plus tard, pour la réalisation du projet, un deuxième appel d’offres a été lancé. Celui-ci a été remporté par une entreprise tchèque qui a démarré les travaux le 1er février 2006 pour un délai de 30 mois. «Ce qui nous ramène à la date prévisionnelle de l’achèvement des travaux en août 2008», déclare M. Kouched

Rappelons que le terrain réservé à la cité de la culture est une zone charnière entre la ville basse du centre de Tunis et les Berges du Lac.

Cette zone est délimitée d’un côté par l’avenue Mohamed-V, et de l’autre par le boulevard du Grand Maghreb (la Z4).

Le terrain, d’une superficie avoisinant les 9 hectares, aura une surface totale à construire de 70.836 m2.



Le projet



2008 serait donc éventuellement la date de l’achèvement de la première tranche du projet de la cité de la culture qui s’étalera sur 49.000m2 couverts et sera constituée, en premier lieu, d’un ensemble d’espaces de spectacles scéniquesdont un opéra de 1.800 places, un auditorium de 700 places, une salle de théâtre expérimental de 400 places, et 7 studios de production de musique, de théâtre et de danse.

Dans cette première tranche, émergera également une médiathèque, une cinémathèque et une galerie nationale d’art et d’exposition pourvue de toutes les commodités (sécurité et conservation) nécessaires à l’exposition de n’importe quel type d’œuvre d’art. Encore une merveille: une tour, appelée «la tour de la culture», s’élancera sur une hauteur de 60m. Il s’agit d’une boule de verre posée sur une structure en béton et à travers laquelle les visiteurs pourront observer le Grand-Tunis.

On a également conçu un ensemble de locaux dédiés aux commerces attachés à la culture. Ces locaux ont été organisés autour de deux grands patios, un minéral et un végétal.

Entre les deux, il y aurait un atrium (espace de distribution et d’accueil) dans lequel on pourrait servir tout le programme de la Cité ainsi que la programmation culturelle de tout le pays.

Concernant la deuxième tranche, il s’agira de construire le Musée des civilisations. Celui-ci s’étendra sur 22.000m2 couverts.

Ce projet qui démarrera à une date ultérieure pas encore définie, se développera autour de cinq thématiques différentes retraçant l’histoire trois fois millénaire de la Tunisie.

C’est un musée sans collections ni pièces authentiques où le visiteur devrait pouvoir voyager à travers une scénographie muséologique basée sur des moyens audiovisuels et informatiques.



Un style arabo-musulman



De par l’emplacement du projet qui se situe dans une zone charnière entre la ville de style architectural colonial et la nouvelle Tunis, il semble qu’avant sa conception, il a été difficile d’en donner une image architecturale préconçue.

Il ne fallait surtout pas que cette cité ait un style moderne sans racines.

Enfin, il a été décidé de lui créer une identité qui lui permettra de se distinguer dans ce tissu d’immeubles, et de banques qui l’entourent.

Les plans démontrent que les concepteurs ont finalement opté pour une architecture moderne qui puise ses racines dans notre patrimoine arabo-musulman avec ses colonnes hafsides, ses arcs de plein cintre et ses moucharabiehs.



Le fonctionnement



Il est évident qu’un tel projet interpelle beaucoup d’argent. En effet, le coût de la construction s’élève aux environs de 80 millions de dinars, dont 40 seront consacrés à la construction du bâtiment et 40 autres aux équipements.

En attendant que tout soit terminé, le ministère de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine a du pain sur la planche. Il doit prévoir la formation d’un personnel censé savoir faire fonctionner ces équipements top modernes.

Il doit également élaborer un statut devant gérer cette cité. Lequel statut devrait pouvoir épargner à ce projet grandiose toutes les vicissitudes de l’administration publique.

Mais la grande question que se posent tous les acteurs et spectateurs de la vie culturelle en Tunisie est la suivante: quelle culture pour la cité de la culture ?

Nous croyons savoir que le ministère de tutelle vient de constituer deux commissions: l’une serait chargée d’élaborer le texte exécutif et l’autre aurait pour mission de réfléchir sur le contenu de la programmation.

Que les intentions des uns et des autres puissent se rencontrer.
Souad ben slimane



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