Association Les amis des oiseaux : Thyna, écran protecteur du littoral sfaxien

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La zone humide de Thyna abrite un effectif riche en individus appartenant à des groupes d’oiseaux très rares, ce qui la place au même rang que d’autres grands sites internationaux de rassemblement d’oiseaux.

De même que les potentialités en espèces ornithologiques font de Thyna un site de classe et d’importance internationales, répondant à l’ensemble des critères définis par la convention de Ramsar

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Présidée par l’ornithologue Khaled Chaker, magistrat municipal et professeur à la Faculté de gestion de Sfax, l’Association Les amis des oiseaux, antenne de Sfax est une des sept sections qui constituent l’ossature de l’association.

En rapport avec la stratégie de développement du Grand-Sfax, la deuxième phase de l’étude prospective réalisée par les commissions environnement /Développement urbain du Grand-Sfax ont décrété la zone humide de Thyna (ZHT), lieu préférentiel pour la migration, l’hivernage et la nidification des oiseaux d’eau, et cela pour une double raison :

— La présence de divers facteurs attractifs prédisposant la ZHT à être un lieu préférentiel pour de multiples espèces d’oiseaux.

— Une importance quantitative et un soin tout particulier apportés à une population avifaune migrante, hivernante, nicheuse et sédentaire.

Au dire de M. Khaled Chaker, quatre facteurs attractifs agissent sur les espèces ornithologiques de la ZHT :

- un climat propice

- une flore halophile essaimée

- la présence des salines offrant un havre de paix

- une richesse macrobenthique constituant une nourriture abondante.

Le premier facteur attractif, à savoir le climat propice, caractérise la zone qui est soumise au climat méditerranéen par des amplitudes thermiques importantes, l’irrégularité temporelle et spatiale des pluies, une dynamique éolienne estivale chaude et hivernale froide.

La saison chaude qui va de mai à octobre répond aux divers besoins de la population avifaune.

L’hiver, marqué par des températures démentes avec, toutefois, quelques pics de froid lors du passage de masses d’air polaire, ne semblent pas constituer une forte gêne ou force répulsive pour les oiseaux. Pour le régime pluviométrique, l’absence de pluie peut s’étaler sur la moitié de l’année, ce qui n’exclut nullement certaines averses à concentration temporelle forte.

Le deuxième facteur attractif : la flore halophile. Le régime pluviométrique et la texture du sol ont favorisé la poussée d’une végétation halophile, une flore annuelle pérennes ne couvrant point la totalité de l’aire de la zone. Cette végétation qui occupe quelques talus de séparation des bassins des salines, constitue des foyers préférentiels tant pour la nidification que pour la remise chez certaines espèces avifaunes : aigrettes, goélands, sternes, avocettes.

Ce tissu végétal offre à ces oiseaux un abri contre les éléments naturels, (vent, amplitude thermique) et un moyen de camouflage de la progéniture vis-à-vis des prédateurs.

Le partie en aval du lit de l’oued Maou, couvrant une superficie de près de 90 ha a favorisé l’émergence d’un couvert de roseaux d’un grand secours pour d’autres espèces d’oiseaux d’eau (tadornes, sarcelles, poules d’eau, foulques et macroules) et terrestres (busards, faucons).

Le 3e facteur attractif, les salines constituent un havre pour la population avifaune. Implantées depuis plus de sept décennies, les salines de Thyna, exploitées par la Cotusal, s’étalent sur un ruban de 13 km de long épousant la forme d’ailes d’oiseau en vol, avec l’aile nord englobant les cristallisoires.

Les salines constituent une source de revenus non négligeable pour l’économie régionale et même nationale, puisque le sel marin exporté atteint en moyenne plus du 1/10 du trafic marchandises du port de Sfax et couvre plus de 80% du sel exporté à l’échelle nationale (400.000 tonnes).

L’exploitation du sel a exigé l’édification de multiples digues inter-bassins qui retiennent les eaux à l’abri de la mouvance et de la turbulence. Ces digues se caractérisent par une stabilité du niveau de l’eau, laquelle stabilité est fort appréciée par la population avifaune présente.

Le 4e facteur attractif est relatif à une richesse, macrobenthique abondante consolidée par la présence d’une vasière et d’une zone intertidale au contenu riche en substances nutritives. Les bassins des salines, présentant des tirants d’eau variables, offrent aux diverses espèces la possibilité de se nourrir en fonction de leur taille (flamants roses, avocettes, échasses blanches).

«Pour conclure, on peut affirmer que la présence des salines a favorisé l’hivernage, la nidification, voire la sédentarisation de colonies d’oiseaux fort importantes», avance l’ornithologue.



La composition avifaune de Thyna



L’année 2003 a permis d’accueillir dans la ZHT entre hivernants, nicheuses, sédentaires et migrants plus de 90.000 oiseaux, un chiffre relativement supérieur à ce qu’il était dix ans plus tôt. Dix expèces dépassent mille individus; il s’agit des flamants roses, des bécasseaux, des goélands railleurs et des grands cormorans, des espèces qui se distinguent par la beauté et l’élégance de leur maintien.

«L’analyse des particularités intrinsèques à la ZHT nous laisse optimiste sur les spécificités écologiques fort importantes qui jouent le rôle d’écran protecteur du littoral sfaxien contre l’érosion du sol et la propagation de la salinité», conclut le président de l’association.

Adel LATRECH



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