Marzouki: la Tunisie pas tombée dans l'escarcelle de l'islamisme, mais dans celle de la démocratie
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Le discours prononcé, mercredi après-midi, à l'Assemblée nationale française, par le président de la République provisoire, Moncef Marzouki, a longtemps été ovationné.
Dans un hémicycle quasiment comble, M.Marzouki a, d'abord, rendu hommage à « la France des lumières » qui a « inspiré la révolution tunisienne » et « accueilli les tunisiens qui ont fui la dictature », exprimant au président de l'Assemblée, Claude Bartolone, et aux députés français la reconnaissance des tunisiens à « cette France que nous aimons et respectons ».
Dans un hémicycle quasiment comble, M.Marzouki a, d'abord, rendu hommage à « la France des lumières » qui a « inspiré la révolution tunisienne » et « accueilli les tunisiens qui ont fui la dictature », exprimant au président de l'Assemblée, Claude Bartolone, et aux députés français la reconnaissance des tunisiens à « cette France que nous aimons et respectons ».
Dicours de M. Le Président
Il a, également, adressé un message « confiant » sur la démocratie naissante en Tunisie, ce « processus difficile mais inéluctable » où « l'espace public s'organise et la parole est enfin libérée ».
« La Tunisie n'est pas tombée dans l'escarcelle de l'islamisme, la Tunisie est tombée dans l'escarcelle de la démocratie », a-t-il lancé, provoquant un éclat d'applaudissement.
«Il y aura dans le monde arabe de plus en plus de partis islamo-démocrates dont Ennahdha n'est que le prototype tunisien », a-t-il affirmé, relevant qu'on oublie que l'islamisme est un spectre qui va d'Erdogan aux talibans ».
« Oui il y a des menaces et des conflits autour de l'exercice de la liberté de conscience, d'expression et de création artistique », a-t-il concédé, mettant l'accent sur la limite sensible et difficile à définir entre la liberté des uns et des autres.
« Dans un pays qui a vécu les pires violations des droits de l'homme durant des décennies, la rupture avec le passé est spectaculaire », a-t-il fait remarquer.
Evoquant le dossier de la presse, M.Marzouki a indiqué que « les médias n'ont jamais été aussi libres ». « Je préfère les pires effets pervers de la liberté de la presse à son musellement devenu, Heureusement, impossible », a-t-il lancé.
Le président Marzouki a, également, parlé de la troïka, coalition entre deux partis laïques et un parti islamiste « qui n'a rien d'un événement fortuit ».
« Ce n'est pas une combinaison politicienne arrangée à la va-vite sur un coin de table, elle est le produit stratégique d'un long processus de maturation », a-t-il affirmé.
L'ensemble des suffrages islamistes et laïcs s'égalisent, a-t-il expliqué, et tout gouvernement d'exclusion aurait jeté la moitié de la population contre l'autre livrant le pays à l'aventure et à la violence.
« L'alliance des trois partis était la seule manière d'éviter ce scénario du pire » et de se retrouver avec une société fracturée, a-t-il assuré.
M.Marzouki est, également, revenu sur les trois sphères d'appartenance de la Tunisie: la sphère maghrébine avec son extension arabe et musulmane, la sphère africaine et la sphère méditerranéenne avec son extension européenne. Chiffres à l'appui, il a mis en exergue l'importance stratégique du partenariat tuniso-français et européen. « Plus de 80% des échanges de la Tunisie sont effectués avec la France et l'Europe, et moins de 10% avec l'ensemble des pays arabes et africains », a-t-il indiqué.
Il a, également, souligné l'importance de la reconstruction maghrébine «qui constitue un marché commun de 100 millions d'habitants » et les « opportunités inédites d'affaires et d'investissement » qu'offre cet espace.
M.Marzouki a souligné l'impératif de « protéger nos économies et nos sociétés » contre le « capitalisme mondialisé devenu fou et dévastateur parce qu'affranchi de toute règle et de toute limite ». « Il est temps, désormais, de traduire cette nécessité en décisions concrètes de portée multilatérale.
Pour se protéger, il faut faire bloc », a-t-il dit avant de renchérir « nous avons besoin de vous et vous avez besoin de nous ; c'est la garantie d'une amitié sans faille ».
Le président de la République provisoire s'était entretenu, plus tot dans la journée, avec le maire de Paris Bertrand Delanoe, avant d'être reçu par le président de l'Assemblée nationale française.
Après le discours, M.Marzouki a rencontré des députés, puis s'est dirigé vers le Palais du Luxembourg pour s'entretenir avec le président du sénat Jean-Pierre Bel.
Discours Complet
Attention : Avancez la vidéo à la 4è minute, début de la séance
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