Le mort kilométrique (Par Hatem Belhaj)
Les théoriciens de la communication
traitent l’information selon le principe du « mort
kilométrique »…
traitent l’information selon le principe du « mort
kilométrique »…
Pourquoi cette expression « macabre » du « mort
kilométrique ». Elle part d’un principe simple et
émotionnel (oui il existe de l’émotion dans
l’information ). Cette notion se résume par le fait
qu’un voisin qui meurt a plus d’impact que cent
personnes qui meurent à cent kilomètres et encore plus
d’impact que mille victimes à mille kilomètres.
Donc, plus l’événement est proche de nous plus il a
de l’importance. Ce rapprochement peut être
géographique, racial, religieux, continental ou
professionnel.
Ceci est bien visible dans le traitement de
l’information.
Par exemple, un J.T.français commencera son édition
par un incendie dans un quartier parisien. Le J.T.
tunisien commencera par les informations locales, sur,
par exemple, de nouvelles dispositions fiscales prises
lors d’un conseil des ministres.
Le J.T. américain traitera des déboires verbaux
d’un candidat aux présidentielles en ouverture
d’édition. Tout est question de priorités par rapport
au lecteur ou au téléspectateur.
Ainsi, les derniers événements en Palestine
arrachent plus d’émotions chez nous que chez les
Européens. Nous avons avec les Palestiniens, des
points communs. Nous sommes arabes, musulmans et nos
histoires se sont rejointes par moments.
Enfin, comment réagir face à de tels événements ?
Certes, l’événement est très proche de nous ! Mais, en
même temps, notre solidarité avec les victimes
palestiniennes se doit d’être utile.
Nous avons envoyé des médicaments, du sang, des
couvertures, de la nourriture…bref, dix tonnes d’aide
urgente qui fera beaucoup de bien aux Palestiniens. On
parle d’un second convoi avec des médecins et des
médicaments pour prêter main forte aux hôpitaux
palestiniens débordés.
Là, on peut parler de réaction efficace de soutien
palpable. Rien ne sert de faire trop de bruit pour
paraître aux yeux du monde comme une marmite remplie
d’eau seulement qui bouillonne. Notre « mort
kilométrique », on essaie de le soigner et non pas de
crier autour de son cortège funèbre.
Hatem Belhaj
Le temps
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